Oita — L'homme qui a propulsé le Sénégal en quart de finale de cette coupe du monde, reste très serein et réservé après ses deux buts. Trouvé dans sa chambre qu'il partage avec Pape Bouba Diop, Henri Camara savoure encore la victoire du Sénégal. Sa mère qui ne cesse de prier pour lui, revient dans tout son discours. D'ailleurs, à l'en croire, celle-ci avait prédit ses deux buts.
Henry, lorsque vous avez marqué le deuxième but qui a propulsé le Sénégal au second tour, qu'est ce qui s'est passé dans votre tête ?
J'ai beaucoup pensé à ma mère, parce que à chaque match, elle prie pour moi. D'ailleurs, hier (samedi), elle a prié pour moi et m'avait dit que j'allais marquer deux buts. Je remercie le bon Dieu ainsi que ma mère
Contre l'Uruguay, vous faites marquer votre meilleur ami Pape Bouba Diop, aujourd'hui c'est vous qui marquez, est ce à dire que vous partagez quelque chose dans cette chambre que vous partagez depuis le début de la coupe du monde ?
Pape Bouba a fait de bons matchs depuis le début de la coupe du monde. Durant le match contre l'Uruguay, je donne deux balles de but à mon ami Pape Bouba qui ont contribué à faire qualifier le Sénégal pour le second tour. Je suis très content de lui. D'ailleurs, lorsque je n'ai pas joué durant le premier match, il m'a beaucoup conseillé. Aujourd'hui, je suis très content d'avoir marqué deux buts aujourd'hui.
Qu'est ce que vous ressentez aujourd'hui, après avoir passé une période très difficile ?
Henri Camara, restera toujours Henry Camara, la force tranquille comme les gens le disent. Effectivement, cette période, je l'ai vécu très mal. Mais, heureusement, j'ai des conseillers que sont mes amis, mon oncle ainsi que ma mère.
En effet, au début de cette coupe du monde, je voulais rentrer. Parce que j'étais énervé. Mais quand j'ai parlé avec mes amis, ils m'ont conseillé de rester, car la coupe du monde n'était pas encore terminée.
Pourquoi vouliez-vous rentrer ?
Parce que j'étais découragé. En effet, je voulais vraiment jouer le match contre la France. Mais l'entraîneur avait préféré faire évoluer d'autres joueurs. Par la suite, je me suis bien entraîné et ai promis de faire de bons matchs si l'entraîneur me faisait confiance.
Est-ce que vous pardonnez à ceux qui vous ont fait du mal ?
Je pardonne à tout le monde. Je suis conscient que les supporters ne sont avec personne. Car, si un joueur est au top, il est adulé, mais s'il n'est pas au point, les critiques fusent de partout.
A qui avez-vous parlé à la fin du match ?
A ma mère. D'ailleurs, je viens de raccrocher avec elle au téléphone. Au téléphone, elle m'a rappelé ce qu'elle m'avait dit au téléphone comme quoi, je marquerai les deux du Sénégal. Elle m'a également dit qu'elle va continuer à prier pour moi
Pourquoi avez-vous pleuré à la sortie des vestiaires à la fin du match ?
Parce que j'ai pensé à beaucoup de chose. A ma mère d'abord, parce que quand je fais de bons matchs, elle est très contente. Elle et ma petite soeur, Marianne, piquent souvent des crises lorsqu'elles me voient marquer ou faire un bon match.
Quelle différence y a t-il entre Henri Camara de la Can 2002 et celui de la coupe du monde ?
La coupe du monde est différente de la coupe d'Afrique. C'est vrai qu'à la Can, j'avais manqué des chances. Actuellement, je suis bien et je vais essayer à continuer sur cette lancée. Et j'espère que cela va continuer sur cette lancée
Comment comptez-vous aborder la suite de la compétition ? Car, le prochain adversaire du Sénégal pourra être le Japon ou la Turquie ?
Nous allons continuer de nous concentrer et à nous entraîner.
Henri a-t-il signé dans un autre club ?
Je n'ai pour le moment eu aucun contact. Peut-être dans trois jours.
Comment s'appelle la danse que vous venez de créer ?
Ça s'appelle " courant bi ". En effet, avant les matchs, Pape Bouba et moi mettons de la musique et essayons de créer de nouvelles danses. Ainsi contre le Danemark, Pape Bouba a dansé le Niagg bi (la sueur)