L'édition 2003 du Rapport économique sur l'Afrique, la publication annuelle phare de la Commission économique pour l'Afrique, paraîtra le 30 juillet. Le thème principal de cette année, « accélérer le rythme du développement », porte sur les moyens d'enregistrer en Afrique les taux de croissance indispensables à la réalisation des objectifs de développement du Millénaire.
Le Rapport 2003 montre que l'année dernière les résultats économiques du continent n'ont pas été brillants: la croissance a reculé de 4,3 % en moyenne en 2001 à 3,2 % 2002. Ce recul est le reflet du ralentissement de l'économie mondiale, de la baisse des cours des produits de base en 2001, de la sécheresse en Afrique australe et en Afrique de l'Est et des conflits politiques et armés dans certains pays de la région, en particulier la Côte d'Ivoire, le Zimbabwe, Madagascar et la République centrafricaine.
Cependant, des pays comme l'Ouganda, le Rwanda et le Mozambique, qui jouissent d'une réputation de stabilité et de bonne gouvernance, et qui ont bien géré leurs programmes de réformes, se sont démarqués du lot en affichant des taux de croissance respectifs de 6,2 %, 9,9 % et 12 %.
Le Rapport présente une analyse détaillée de sept économies africaines -- Egypte, Gabon, Ghana, Maurice, Mozambique, Ouganda et Rwanda. Le but des chapitres consacrés à ces pays est de dégager des politiques qui stimulent le mieux la croissance et le développement durables.
L'importance de la rigueur budgétaire est clairement démontrée par les résultats du Ghana, qui a pâti d'augmentations massives des dépenses publiques pendant les périodes électorales. Le cas du Mozambique révèle la portée de politiques axées sur les pauvres, dans l'éradication de poches profondes de pauvreté. Car si l'économie a connu une croissance de plus de 10 % au cours de ces dernières années, plus de 60 % de la population y vit encore dans la pauvreté.
Grâce à l'Indice de l'orientation de la politique économique, élaboré par la CEA, le Rapport montre que des pays comme Maurice, qui consolident des réformes de la deuxième génération, sont parvenus à assurer une croissance régulière sur de longues périodes tout en en affichant de faibles taux de pauvreté. Ces économies réunissent les meilleures conditions de développement de l'entreprise privée.
Le cas de l'Egypte indique que les réformes du secteur public doivent porter sur le renforcement des capacités de gestion de l'économie par ce secteur et non sur des objectifs quantitatifs tels que la masse salariale ou les dotations en effectifs.
Les perspectives à moyen terme de l'Afrique dépendent, pour une grande part, des événements extérieurs. Malheureusement pour l'Afrique, les négociations qui se déroulent au sein de l'Organisation mondiale du commerce sur la réforme du commerce des produits agricoles semblent s'essouffler -- or, pour l'Afrique, c'est de loin la question la plus importante du programme de Doha pour le développement. La décision des Etats-Unis d'Amérique, en mai 2002, de présenter un projet de loi agricole d'un montant de 51,7 milliards de dollars sur six ans, qui dope les subventions aux produits agricoles et laitiers de 67 %, n'est pas de nature à améliorer les perspectives de l'Afrique. Le Rapport précise que ces subventions entraîneront une baisse des prix des produits agricoles, rendant la concurrence rude pour les petits pays africains.
Le Rapport économique sur l'Afrique paraît chaque année. Il présente une évaluation continue de la situation des économies africaines, ainsi qu'une étude approfondie d'un échantillon de pays.