Du beau monde, du spectacle, des émotions et de l 'engagement pour la cause africaine, tel pourrait se décliner en quatre séquences le film du traditionnel dîner Bishop John T. Walker organisé chaque année par l'Ong Africare.
En présence des principaux donateurs de cette édition 2003 dont Bill Gates sénior (père de l'inventeur de Microsoft et de l'Internet moderne Bill Gates), la grande salle de réception du Hilton Washington Hôtel sur Connecticut Avenue, magnifiquement décorée a paru par moment trop étroite pour accueillir les deux mille cinq cents invités présents à la soirée. Plus de deux cent cinquante tables de dix ont été aménagées pour la circonstance.Un beau monde, trié sur le volet, certes.
Entre la crème intellectuelle, politique, économique et religieuse de la société américaine, l'élite africaine-américaine, la représentation diplomatique africaine à Washington DC et le sommet de la diaspora du continent aux Usa,les espoirs n'auront pas été déçus. Le décor féerique de la salle ne pouvait inciter qu'à une belle soirée pour une cause noble, bénéfique au continent africain le plus touché par le Sida contre lequel Africare a déclaré une guerre totale. De dix huit à vingt trois heures, la fourchette horaire aura été comblé par les allocutions, la prestation d'artistes, le souper et encore des discours pour remercier les donateurs, les partenaires et autres associés à l'événement.
Et qui mieux que Maureen Bunyan, la célèbre animatrice de télé américaine aurait mieux assurer le rôle de maîtresse de cérémonie afin d'égayer la salle , d'en exhorter toute la féminité, autrement dit, toute la sensibilité à s'engager pour la lutte contre le Sida qui n'épargne aucun point du globe. Et entre la télé et la musique , transition ne peut être meilleur pour atteindre un objectif de sensibilisation , de communication et d'éducation. Et voilà le pourquoi de la présence de la mega-star sénégalaise et africaine Youssou Ndour au dîner spectacle. En cinq minutes , et de sa voix , à la fois grave , aiguë et douce, il a gratifié le public de son tube fétiche " New Africa " ,histoire d'étaler à sa manière sa vision du futur , son espoir de voir l'Afrique guérie du Sida et de ses autres fléaux. Un message mélangé dans des sonorités mélodieuses et tristes ne pouvait que susciter une adhésion en de telles circonstances. Le " roi du m'balax " eut donc droit à une standing- ovation pour son message et pour son art. A sa suite , d'autres personnalités d'Africare prendront la parole : Georges A. Dalley, président du Conseil d'administration de l'Ong, Louis William Sullivan, président de cette édition 2003 du dîner traditionnel, Jack Kemp, ancien candidat malheureux à la Maison Blanche, Rodney Slater, secrétaire d'Etat au transport sous l'Administration Clinton, tous pour saluer la présence de la famille Gates, leur générosité, leur engagement, mais surtout la nécessité d'agir en Afrique.
Alors une pause pouvait être observé afin que le service commence. Un menu copieux , bien arrosé et servi par des professionnels de la restauration pendant une heure sous des airs lyriques mandingues joués par l'ensemble griot Mandingue de Diali Djimo Kouyaté du Sénégal. Splendidement installés sur le podium , les koristes et cantatrices sénégalais ont apporté la touche africaine de cette soirée dédiée au continent au grand plaisir de nombreux américains qui découvraient ainsi une facette de la très diversifiée culture africaine.
Dans la seconde partie de la soirée qui a suivi le dîner, Tommy G.Thompson , le secrétaire d'Etat américain à la santé aura suscité de fortes émotions, de la compassion pour les victimes africaines du Sida, des pleurs par son discours très descriptif de la situation du fléau en Afrique australe. Il revient de cette partie du continent où il s'était déjà rendu pour constater de visu les dégâts causés par cette maladie. Empruntant au rythme de son discours la tonalité et la gravité qui sied à sa voix , il toucha la sensibilité de son auditoire qui l'écoutait religieusement. Il aura terminer par réitérer l'engagement du gouvernement américain à fournir quinze milliards de dollars pour combattre le Sida dans le monde dans les cinq années à venir dans le cadre du Global Aids Fund.
Pour détendre l'atmosphère ,un peu attristé par le discours du politique américain, on procéda à la remise d'un award pour services humanitaires rendus au couple Bill et Melinda Gates. D'autres intervenants prendront la parole pour attester de la réussite de la soirée , de ses objectifs de recherches de fonds atteints avant que le clou ne soit donné par la " guest star " de la soirée par ses largesses, le père de Bill Gates, William H Gates sr. Dans son intervention , il a ré-exprimé son attachement et celui de sa famille à s'engager dans des causes aussi nobles que celles de la lutte contre le Sida , exhorter son auditoire à plus d'actions et d'initiatives en direction du continent africain le plus touché. Tout ceci fût agrémenté par une projection vidéo le montrant au chevet d'enfants malades en Afrique du Sud auprès du président Mandela. La grosse côte d'applaudimètre qui saluera la fin de son discours traduisait forcement les remerciements de la salle pour son engagement mais aussi pour sa générosité et son humilité.
Le président d'Africare Julius E .Coles pouvait alors conclure la magnifique soirée qui aura recueilli plus d'un million de dollars destiné à alléger la souffrance des enfants atteints du Sida ou victimes sociales de la maladie sexuellement transmissible. Le public pouvait alors prendre congé ,heureux d'avoir doublement passé une bonne soirée et contribuer à freiner les méfaits sur le continent noir et partout dans le monde du fléau qu'est le Sida. Africare a réçu durant cette soirée le soutien écrit de nombreuses personnalités et associations telles le secrétaire général des Nations-Unies Koffi Annan, le président Jimmy Carter, le président mozambicain Joaquim Alberto Chissano, le puissant lobby afro-américain Congressionnnal Black caucus (CBC) , l'ordre des Médecins des Usa, et l'Eglise épiscopale américaine .
