En marge du tirage au sort de la quatorzième édition de la can junior qui se tiendra au Bénin en janvier prochain, le président de la Caf, le camerounais Issa Hayatou a rencontré des journalistes africains pour livrer ses impressions sur le tirage, évoquer sa structure, l'exil des jeunes joueurs africains, l'arbitrage en Afrique, l'avenir de l'Afrique en coupe du monde etc.
C'est un président Issa Hayatou encore convalescent depuis son accident d'Athènes , à la démarche hésitante, soutenu par une canne qui a tenu à recevoir les journalistes dans sa résidence d'accueil de Cotonou.
D'emblée, il a dit sa satisfaction pour le déroulement normal et très chaleureux de la cérémonie du tirage au sort. " Ce soir nous avons assisté à une belle et grande cérémonie la première impression que j'ai , est que le résultat est équilibré. Je suis également ravi de la participation d'une équipe qui n'a jamais fait la Can , le Lesotho. Cela veut dire que nous menons une politique d'élargissement et dénote de nos progrès." a-t-il dit avant de poursuivre " les neuf autres ont l'habitude de participer au tournoi et au sortir de la salle , nul ne peut dire qui va gagner. Le groupe A donnera lieu à un duel régional chaque journée mais cela renferme un aspect positif notamment la qualification certaine de deux pays Ufoa à la prochaine coupe du monde des juniors. "
Dans son face à face avec les journalistes présents, le président de la Caf est revenu sur la clarté et la transparence qui régissent les cérémonies de tirage au sort organisées par sa structure. Et en reponse à une éventuelle manipulation qui pourrait expliquer la présence dans un même groupe - le groupe A dans ce cas d'espèce - des pays appartenant à la même sphère géographique, Hayatou s'est voulu catégorique et rassurant " Il peut arriver que au niveau de la Caf, nous nous arrangeons à ne pas faire figurer certaines équipes dans un même groupes mais cela repose sur des critères objectifs précis. Chaque équipe à mérité sa poule. La caf ne privilégie aucune nation, c'est les représentants des pays qui choisissent leur groupe. Les tirages au sort à la caf ont toujours été objectifs, hier, aujourd'hui et demain ils le seront encore. "
Le prétexte de sa présence au Bénin ne pouvait l'empêcher d'entretenir ses interlocuteurs du jour sur le football des jeunes, des catégories qui ont valu de nombreuses satisfactions au continent mais qui l'ont également placé au banc des accusés ; soupçonnant les pays africains de tricher sur l'âge de leurs jeunes joueurs. Un question sur laquelle, le patron du football africain s'est volontairement voulu prolixe. Ainsi, de l'âge des joueurs, à leur exil vers des continents plus riches, de la nécessité d'organiser leurs conditions d'émigration à l'explication du pourquoi de la non-réussite des sélections seniors pourtant sacrés en cadet ou junior, Issa Hayatou a tenu à s'expliquer. " Nos jeunes joueurs rêvent de devenir professionnels, certains réussissent , d'autres pas . Mais ils sont très souvent bernés par des recruteurs sans scrupules et nous combattons cela mais les parents de joueurs dans certains cas ne nous aident pas. Nous voulons que les jeunes joueurs sortent de leur pays de manière légale et c'est la raison pour laquelle nous essayons d'harmoniser nos vues avec la FIFA. Il va falloir codifier la question. "
Au chapitre de la vie de son organisation, le leader camerounais du football africain a précisé aux journalistes que les académies de football mis en place par la Caf dans les différentes régions d'Afrique vont bientôt être opérationnelles. Ces académies permettront à la Caf de prendre en charge la formation de ses instructeurs, des entraîneurs et dans certaines mesures les sélections nationales des différents pays affiliés. Sur les six académies prévues sur l'ensemble du continent, quatre ont déjà remplis leurs formalités administratives qui rend leur exécution imminente. Il s'agit des académies de l'Ethiopie, du Cameroun, de la Zambie et du Sénégal.
Au sujet de l'organisation de la coupe du monde par l'Afrique, le président Hayatou a remercié son homologue de la Fifa pour cette marque de considération non sans dénoncer l'écart entre le nombre de participants africains et européens au même degré de représentativité. Autrement dit , Issa Hayatou a du mal à comprendre pourquoi l'Afrique avec 51 pays affiliés à droit à 5 places à la coupe du monde , là où le " vieux continent " avec 52 membres bénéficie de 14 places ?
Une question dont il situe la reponse à l'absence de palmarès mondial senior chez les africains ; et pour y remédier, selon le chef du gouvernement du football africain, l'Afrique doit remporter la coupe du monde et augmenter son quota au mondial.
De telles prouesses passent forcement par une amélioration d'évolution des différents acteurs du football africain notamment les hommes en noir. Les arbitres , que la Caf encourage de l'avis de son président , à " bien posséder les lois du jeu ", surtout les arbitres de lignes " doivent maîtriser les règles, dont ceux sur les hors jeu " .
Le président Issa Hayatou garde toutefois un optimisme mesuré quant à l'avenir du ballon rond sur le continent noir, c'est du moins toute la lecture en filigrane qu'on pu déduire les journalistes présents à cet entretien.