Nigeria: Ligue des champions Afrique : Enyimba , maître d'Afrique !

13 Décembre 2004

Le club nigérian de l'Etat de Abia Enyimba entre dans les annales du football africain des clubs en égalant le vieux record du Tout Puissant Mazembe de la RDC, vieux de 36 ans. Pour avoir remporter deux années consécutives la ligue africaine des champions. Une performance établie dimanche dans le magnifique stade international de Abuja au détriment du club tunisien de L'Etoile Sportive du Sahel (ESS) qui était à la quête d'un grand chelem. Hélas !

Des images surréalistes, un public déchaîné, des sueurs froides, des exploits individuels, des tunisiens dépités, des mauvaises appréciations et interprétations. La finale retour de la ligue des champions entre Enyimba du Nigeria et l'Etoile du Sahel aura tout connu d'une finale. Beaucoup d'émotions, d'envie et de jeu pour un sacre historique de l'équipe local.

Les légers incidents d'avant match avaient déjà donné le la d'une finale qui n'allait pas être une affaire d'enfants de coeur lorsque des supporters nigérians, excédés devant l'intransigeance de leur homologues tunisiens à ne pas se plier aux ordres des forces de sécurité se mirent à balancer des projectiles. Une scène assez cocasse du reste lorsque " la brigade rouge " ( le club de supporters tunisien ayant fait le déplacement ) s'éparpilla sur le pourtour pour éviter les bouteilles d'eau minérales et autres petits objets. Et le décor était déjà campé pour donner lieu à une finale âprement disputée entre deux équipes qui s'observèrent en chiens de faïence pendant les premières minutes de jeu. A l'exception du corner obtenu (1ère mn) par Enyimba , le premier quart d'heure fût plutôt un round d'observation avec cependant des tunisiens plus habiles dans le jeu technique et mieux en place. Le second quart d'heure également n'apportait pas grand chose à la physionomie de la rencontre même si la tentative de tir des trente mètres de David Tiavkasé côté nigérian ( 22mn) et le raid solitaire de Imed Mhadbi dans un enchaînement de dribbles côté tunisien (27mn) avaient le mérite d'apporter plus de sel et de piquant à cette entame de rencontre insipide. Rien donc à signaler durant la demie heure de jeu sauf les humeurs des supporters d'Enyimba protestant certaines décisions arbitrales par des huées et des jets de tout ce qui leurs passait par les mains. La rencontre en restera là jusqu'au tournant du match intervenu à la 39 mn sur un coup d'éclat de l'arbitre de la rencontre le béninois Koja Koffi.

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Un penalty contestée et contestable

Le penalty accordé à Enyimba par l'arbitre, à la suite d'un corner qui donna lieu à une reprise en deux temps de l'international béninois Muri Ogunbiyi laissé seul au second poteau, permettra aux nigérians de prendre l'avantage tant sur la pelouse que sur l'ensemble des deux rencontres. Frej Sabeur, supposé par l'arbitre avoir toucher le ballon de la main, à la place du genou tel que défendu par le joueur se démena comme un diable pour montrer son innocence. Mais rien ne fît, le point de penalty était déjà désigné par l'homme en noir. S'ensuivit alors une longue contestation des joueurs de l'Etoile sur la pelouse qui prirent en partie l'arbitre. Le capitaine tunisien Zoubaïr Baya , en joueur expérimenté tenta de calmer ses coéquipiers mais finît par écoper d'un carton jaune. Vincent Enyeama lui ne se privera guère de remonter les brettelles à son compatriote portier tunisien et doublure en sélection Ejide Austin jusque là intraitable, en transformant le penalty. Les joueurs tunisiens et le banc accusèrent le coup et montraient des signes d'énervement ( avertissement de Khaïs Zouaghi) devant une telle incrédulité du sort et de la mauvaise appréciation de l'arbitre. Le public, en ce moment là exultait conscient de la victoire finale de l'instant sur la somme des deux rencontres. Mais un diable passa lorsque Imed Mhadbi, força Vincent Enyeama le gardien nigérian à aller chercher le ballon dans la lucarne sur un coup franc direct adroitement exécuté. C'était lors du temps additionnel de la première mi-temps (49 mn).

Dele Aiyenugba, le héros .

L'entame de la seconde partie, montra des tunisiens toujours assommé par le penalty accordé aux nigérians . Ils eurent du mal à revenir dans la partie et Enyimba profita de leur démotivation pour corser le score par un boulet en plein cafouillage de Muri Ogunbiyi . (51 mn).

A deux -zéros , les carottes paraissaient cuites pour l'Etoile du Sahel et Enyimba déroulait son jeu, se payant de belles phases de jeu sous les " hourrah " complices d'un public acquis et renforcé grâce à la générosité des autorités qui laissaient les entrées libres. Mais onze minutes plus tard, Khaïs Zouaghi sauta plus haut que toute la défense déconcentrée nigériane et d'une tête magistrale logea le ballon au fond des filets de Vincent Enyeama. Stupeur dans le stade, silence de deuil car les champions tunisiens remettaient les pendules à l'heure avec ce but et changeait la donne de la partie. Enyimba n'était plus champion mais restait au coude à coude avec son adversaire sur l'ensemble des deux rencontres. Auparavant Emeka Okpara, joker de luxe de l'Etoile et faux-frère nigérian d'un après-midi, n'aura passé qu'une minute sur la pelouse , obligé qu'il était d'abandonner ses copains et céder sa place à son compatriote Obiakor Ikechukwu par la faute d'un méchant claquage à la cuisse.

Les minutes donc s'effritaient et les deux équipes ne voulant pas laisser échapper le trophée jouaient la prudence et attendaient l'épreuve fatidique des tirs au but . Ce qui donna lieu à des tentatives de conservation du ballon, à des inventions de blessures fantaisistes de la part de certains joueurs. Et ce fût le moment choisi par le futé entraîneur nigérian Emordi pour lancer dans le bain son deuxième gardien Dele Aiyenugba. Deux semaines auparavant ,ils avaient propulsé les siens en demi-finale retour contre l'Espérance de Tunis en stoppant trois penalties pendant les tirs au but. Dans l'espoir donc de le voir rééditer son exploit de Tunis, il relaya Vincent Enyeama, son aîné et mentor désigné " l'homme du match ". Il n'eût le temps de toucher la balle que l'arbitre siffla la fin de la partie sur le score de deux buts à un pour les champions d'Afrique en titre. Et comme l'exige le règlement de la Caf dans cette compétition, les tirs au but allaient permettre de départager les deux équipes mais surtout autoriser le trophée le plus convoités des clubs africains à choisir son camp. Le capitaine Obinna Nwanneri, aura été celui qui transforma positivement le cinquième et dernier penalty d'Enyimba, mais son coéquipier Délé Aiyenugba le héros de la soirée pour avoir détourner magistralement le deuxième tir tunisien de Frej Sabeur.

Un exploit qui fît perdre la tête au jeune portier nigérian , errant sur la pelouse, ne contenant pas sa fougue et sa joie . Enyimba donc venait de rentrer dans l'histoire du football africain en remportant deux années consécutives la ligue des champions Afrique . Et le public pour également marquer sa participation et jouer sa partition comme un fait rare dans la jeune histoire de la ligue des champions envahit la pelouse malgré la menace de la police. La Pelouse subitement fût noire de monde, de supporters donnant libre cours à leur joie intense. Enyimba était proclamé maître d'Afrique lorsque le capitaine Obinna Mwaneri brandit le trophée.

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