Lagos — Empêchés par les nigérians d'Enyimba de réaliser le grand chelem des trophées africains de clubs pour lequel ils rêvaient, les tunisiens sont sortis de cette finale qu'ils qualifient pour la plupart de honteuse, abasourdis et dépités .
Demain matin lorsque Abdelmajid Chetali l'entraîneur provisoire de l'Etoile sportif du Sahel embarquera dans l'avion à destination de Rome où il exerce ses activités de consultant pour la chaîne de télévision " ESPN ", il ne pourrait s'empêcher dans sa solitude des airs de refaire le film de son come-back à la tête de l'Etoile pour un nouveau sacre continental. Et surtout de revoir défiler dans son esprit les images de cette finale perdue par les tirs au but face à Enyimba du Nigeria. Pourra-t-il s'empêcher de penser comme son capitaine, Zoubeïr Baya qu'il a promu du petit bout de morceau de tissu enrôlé autour du biceps ? Non, Abdelmajid Chetali ne se dira pas " on est déçu, ce n'était pas du tout fair-play. On a subi la loi de l'Afrique, un arbitrage maison qu'on aurait espérer mieux à ce niveau de la compétition. C'est frustrant et atroce de siffler des choses comme il l'a fait (l'arbitre). On n'a pas démérité, on est parvenu à marquer un but mais on a subi la loi de l'Afrique , c'est l'équipe maison qui devait gagner. C'est la honte. "
Ce constat amer de l'expérimenté capitaine tunisien traduit le dépit de ses coéquipiers à l'issue de la finale perdue par les tirs au but face à Enyimba du Nigeria. Les " étoilistes " abattus par ce penalty accordé à leur adversaire par l'arbitre béninois croient dur comme fer avoir perdu à cause de cette erreur d'appréciation de l'arbitre. Leur attaquant ivoirien Kandia Traoré ne fait que le confirmer " il n'y avait pas un bon arbitrage et le penalty du ciel a tout changé à la rencontre " ; des propos tenus dans le hall de leur hôtel quelques heures avant de s'envoler pour la Tunisie après la défaite.
C'est un atmosphère triste et de frustration qui régnait au sein de la délégation tunisienne directement rentrée à l'hôtel après la cérémonie protocolaire de la finale retour . Des supporters en larmes, s'effondrant dans le hall de l'hôtel, des dirigeants groggy se posant encore des questions sur la tournure prise par cette finale, des joueurs absents affichant une mine des mauvais jours. Oui c'était le spectacle désolant qui se déroulait au quartier général de l'ESS à Abuja (Nigéria).
Ce qui incita l'entraîneur adjoint du club à dresse ce sinistre et triste tableau du football africain et de la finale " On a vu une ambiance qui nous ramène vingt ans en arrière. Ils ont cherché à nous battre par tous les moyens, ils ne sont pas parvenus par le jeu. Hier (samedi) à l'entraînement, ils nous ont menacé. C'est une déception pour le football africain. Le stade d'Abuja et Enyimba devraient être suspendus de toutes les compétitions africaines. Chlad Mlik avait visiblement les boules et en voulait à tout le monde, aux supporters et dirigeants d'Enyimba, aux responsables de la caf.. ..etc Et il ne parvenait pa à contenir sa colère.
Seul le défenseur guinéen Omar Kaalabane, crédité du reste d'un bon match apporta une note différente au concert de déception et de frustration enregistré dans les rangs tunisiens. Avec une assurance certaine , un calme et une lucidité certaine, il eût juste ces mots " On a pris un penalty très bête et cela nous a abattus. Mais ce n'est pas grave, on continuera à travailler afin d'avoir d'autres bons résultats."