Kinshasa — L'ancien vice-président sud-africain, Jacob Zuma, démis de ses fonctions il y a une semaine va , selon l'Afp, être inculpé prochainement pour corruption dans une affaire qui a conduit à la condamnation à 15 ans de prison de son ex-conseiller financier, Shabir Shaik.
«Nous avons décidé d'inculper l'ancien vice-président Jacob Zuma, en particulier pour corruption», a annoncé lundi Makhosini Nkosi, porte-parole du Procureur national, au cours d'une conférence de presse à Pretoria. «M. Zuma sera informé, en temps utile, du lieu, de la date et de l'heure à laquelle il devra se présenter devant un tribunal pour se voir notifier les charges pesant contre lui», a-t-il ajouté, précisant qu'il serait probablement convoqué au cours de la semaine à venir à Durban (sud-est).
Dans un communiqué publié peu après, la présidence a souligné que Thabo Mbeki espérait que «tous les Sud-africains laisseraient la justice suivre son cours», faisant visiblement référence aux virulentes attaques dont le juge Hilary Squires, magistrat blanc sorti de sa retraite pour présider le procès Shaik, a fait l'objet. Plusieurs membres de l'Anc ont, selon Rfi, estimé que ce procès offrirait une occasion à leur leader de s'exprimer clairement devant le public.
Et Zuma lui-même se considère comme victime d'un complot politique. Dans un entretien publié vendredi par l'hebdomadaire Mail and Guardian, l'ancien numéro deux du gouvernement a lancé une attaque virulente contre le juge Squires, allant jusqu'à comparer le procès Shaik aux «procès politiques» du temps de l'apartheid. Il a a ainsi fait allusion à sa condamnation à 10 ans de prison prononcée en 1963 par le juge Steyn à Pretoria lors d'un procès qualifié de politique.
Rappelons que le chef de l'Etat sud-africain a annoncé mardi devant le Parlement qu'il avait démis son vice-président de ses fonctions dans l'intérêt «du gouvernement» et du «jeune système démocratique» sud-africain. Une semaine plus tôt, Shaik avait été condamné à 15 ans de prison pour corruption à l'issue d'un procès fleuve qui a mis en lumière une relation «globalement corrompue» avec Zuma. Shaik a notamment été reconnu coupable d'avoir versé à Zuma 1,3 million de rands (200.000 dollars/160.000 euros) entre 1995 et 2001 afin de bénéficier de son influence politique pour la conclusion de contrats.