Kinshasa — Le président burundais Pierre Nkuruziza a formé mardi son gouvernement composé de 20 ministres dont 7 femmes. Ce gouvernement, dont les membres sont généralement de nouvelles figures de la classe politique burundaise, ne compte aucun secrétaire d'Etat. Cette nouvelle donne de la vie politique burundaise est encouragée par l'Onu et les pays voisins dont le Kenya.
Le nouveau président du Burundi, Pierre Nkurunziza, a formé mardi son gouvernement, le premier depuis la fin d'une transition politique cruciale qui s'est achevée la semaine dernière, rapporte le journal Libération citant une source officielle burundaise.
Le nouveau gouvernement est composé de 20 ministres, dont 7 femmes, selon le décret portant nomination des membres du gouvernement, signé par le président et ses deux vice-présidents. Ce gouvernement, essentiellement composé de nouvelles figures de la vie politique burundaise, ne comprend aucun secrétaire d'Etat.
Seuls deux ministres qui faisaient partie du gouvernement de transition ont décroché un poste dans ce nouveau gouvernement. Les postes-clés reviennent très largement au parti présidentiel, le Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces pour la défense de la démocratie (Cndd-Fdd). Le nouveau ministre de l'Intérieur et de la Sécurité publique, Salvator Ntacobamaze, est un Hutu issu du Cndd-Fdd. Le chef d'état-major des armées Germain Niyoyankana, qui est tutsi, a été nommé ministre de la Défense nationale et des Anciens combattants.
Dieudonné Ngowembona, qui est hutu et issu du Cndd-Fdd, prend la tête du ministère des Finances. Antoinette Batumu-bwira, une Tutsie du Cndd-Fdd, a été désignée ministre des Relations extérieures et de la Coopération internationale. Une autre femme, Marie-Goreth Nizigama, dirigera le ministère de la Planification, du Développement et de la Reconstruction nationale.
Outre les membres du gouvernement, Pierre Nkuruziza a nommé ses proches collaborateurs. Il s'agit du chef du protocole, le colonel Jérémie Ngendakumana et de son adjoint Elysée Nimpagaritse. C'est le cas aussi du chef de cabinet civil, Martin Mbazumu-tima et du chef de cabinet militaire, le colonel Nahimana.
Sooutien international
Plusieurs institutions saluent le nouveau paysage politique burundais. Le Conseil de sécurité des Nations unies s'est félicité mardi de l'élection de Pierre Nkurunziza à la présidence du Burundi. Il a demandé à toutes les parties de «respecter la volonté du peuple burundais, les autorités élues et les engagements agréés au cours du processus de transition».
Il a, par ailleurs, encouragé les nouvelles autorités à «poursuivre dans la voie de la stabilité et de la réconciliation nationale et à promouvoir la concorde sociale». En outre, le président Mwai Kibaki a, selon Arib.Info, assuré le Burundi du soutien de son pays le Kenya. Le Burundi, s'il faut le rappeler, essaie de sortir de 12 ans de guerre civile entre les rebelles hutus et l'armée, jusqu'à récemment dominée par la minorité tutsie. L'investiture vendredi dernier du président élu Pierre Nkurunziza, un Hutu, a mis fin à une période de transition politique cruciale entamée il y a quatre ans.
Conformément à la nouvelle Constitution du Burundi, le gouvernement de M. Nkurunziza comprend «au plus de 60% de Hutus» et «40% de Tutsis au plus» et au moins «30%» de femmes. Les Hutus représentent 85% de la population du pays, et les Tutsis 14%.