Cyprien Yaman n'avait que six ans. L'âge de l'insouciance et de l'inconscience. Il était innocent et ne cachait pas sa joie de vivre. Le 22 septembre dernier, il a été enlevé de l'affection maternelle, par un ancien servant de messe, quelqu'un sur qui on pouvait compter, pour avoir flirté et fait ses armes dans le sanctuaire de la divinité.
Quelques jours plus tard, ces damnés de la terre n'ont pas eu pitié de cet enfant à peine sorti du berceau. Ils lui ont non seulement ôté la vie, mais surtout, ils l'ont dépouillé de certains de ses organes : la langue, les yeux, le coeur et le sexe ; des parties essentielles de son corps, celles dont il n'en avait pas encore apprécié les vertus de l'usage. A la découverte des " restes " de Cyprien Yaman, on a compris que la société a perdu ce qu'elle croyait détenir de plus cher : la morale.
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