Les autorités gambiennes ont décidé, emboîtant le pas à celles sénégalaises, de fermer l'antenne de la radio Sud Fm à Banjul. Sans autre forme de procès. Une décision qui est intervenue vingt-quatre heures après la rencontre-réconciliation entre le chef de l'Etat sénégalais et le président Yahya Jammeh. L'occurrence est troublante et invite à jeter un regard dans le rétroviseur. Un tel fait n'est pas nouveau de la part du président gambien.
Pour entrer dans les bonnes grâces du président Abdou Diouf, avait-on dit à l'époque, il avait formulé une réflexion désobligeante à l'endroit de la radio Wal Fadjri Fm qui venait à peine de naître. C'était en 1998. Yahya Jammeh avait, alors, traité la "radio de la jeunesse" de diffuseur de fausses informations. Après une riposte de notre part, le président Jammeh dont l'acte n'avait pas eu l'effet escompté, était simplement allé à Canossa. Pour faire son mea culpa, il dépêchera son ambassadeur au Sénégal, un certain M. Sakho, auprès du Pr Iba Der Thiam, lequel prendra contact avec nous. Yahya Jammeh, par le biais de ses émissaires, nous proposait une rencontre à Banjul. Nous avions accédé à sa requête. C'est ainsi qu'en compagnie de Seydou Sall, journaliste à Wal Fadjri, du Pr Iba Der Thiam et de M. Sakho, nous nous étions rendus en Gambie. En nous recevant dans son palais, le président Jammeh, en présence de son conseiller en communication, Mme Fatoumata Ceesay Diakhoumpa, avouera s'être mépris à notre égard. Il déclarera avoir parlé sans réfléchir et n'avoir cité Wal Fadjri qu'en guise de paradigme sans trop savoir pourquoi. Il fera dans le mysticisme comme à son habitude pour tenter de justifier son acte, avant de nous présenter ses excuses. Celles-ci furent acceptées.
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