Il nous avait promis les roses du socialisme. Il nous a plutôt offert les épines de cette fleur. La démocratie, la liberté, la prospérité économique pour tous, l'égalité de tous devant la loi.
Ces belles promesses ressassées à longueur de meetings dans les villes, villages et hameaux de la Côte d'Ivoire par l'opposant d'alors ont vite été jetées aux orties dès son accession au pouvoir. L'espoir suscité par cet homme aux premières heures du multipartisme a viré au désenchantement pour les masses qui avaient cru en lui. Aux débuts des années 1980 dans son ouvrage « Côte d'Ivoire pour une alternative démocratique », Laurent Gbagbo dressait le bilan du PDCI au pouvoir depuis 1960. « Le bilan de la gestion de notre pays par un homme, Houphouët Boigny, par un parti, le PDCI. Un mot désigne ce bilan : dictature, dictature personnelle d'un individu appuyé sur ce parti unique de godillots. Les institutions républicaines sont vidées de leurs contenus. Il n'existe aucun contre-pouvoir. Cela signifie une gestion débridée, sauvage, sans planification, au jour le jour. Aucun contre-pouvoir ai-je dit, cela signifie la spoliation pure et simple des paysans dans des conditions éhontées et scandaleuses, l'enrichissement vertigineux et incroyable de ceux qui sont aux affaires, le Président de la République et sa famille en tête.
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