Cote d'Ivoire: Du bruit pour rien

31 Octobre 2005
opinion

Hier, c'était le dimanche 30 octobre 2005. Date présentée à coups de menaces par Alphonse Djédjé Mady, porte-parole du bloc rebelle, et ses amis du "G7" comme celle de l'enfer sur Abidjan et la Côte d'Ivoire. Parce que, selon les rebelles et leurs alliés, "Monsieur Laurent Gbagbo ne peut, à compter de cette date, se prévaloir de la qualité de président de la République". Ils avaient, par conséquent, prévu un schéma apocalyptique pour la Côte d'Ivoire à cette date : chienlit, insurrection et prise du palais présidentiel par la force. Hier, rien de tout cela ne s'est passé. Le bloc rebelle a certes envoyé sa jeunesse au charbon, mais la recette s'est avérée nulle. Ou du moins, les jeunes à qui Kouadio Konan Bertin (KKB) du PDCI, Karamoko Yayoro du RDR et Jean Blé Guirao de l'UDPCI-version rébellion avaient remis quelques subsides et transporté par les bus, se sont illustrés par des actes ignobles et révélateurs : pillages de magasins à Treichville, casse de quelques bus, incendie de pneus surrien. Non seulement les actes de vandalisme des jeunes "recrutés" par le bloc rebelle pour semer le désordre n'ont pas abouti au voeu de Bédié, Ouattara, Soro, Djédjé Mady..., à savoir faire tomber le président Gbagbo du pouvoir, mais la mobilisation constatée hier était si insignifiante pour des gens qui vocifèrent sur tous les toits qu'ils sont majoritaires que les observateurs honnêtes sauront que les majoritaires sont ailleurs. Non pas au sein du "G7" ( bloc rebelle). La communauté internationale que le bloc rebelle vient ainsi de défier en organisant des troubles à l'ordre public en violation du point 18 de la résolution 1633 de l'ONU sur la Côte d'Ivoire aura dorénavant compris que Bédié, Ouattara et consorts ne représentent rien dans l'opinion publique ivoirienne. Que tous leurs chantages, ils le font à cause des armes que détiennent encore leurs poulains rebelles qui occupent la partie septentrionale du pays. D'ailleurs, ce sont ces armes que le chef-rebelle Soro et ses hommes ont brandies hier pour contraindre les populations des zones occupées à manifester contre le président de la république, Laurent Gbagbo. A Bouaké comme à Korhogo, les commerces ont été fermés de force et des appels à la mobilisation obligatoire lancés.

Comme on le constate, hier c'était le 30 octobre. Aujourd'hui, c'est le 31 octobre 2005. Et le ciel n'est pas tombé sur la tête des Ivoiriens et des étrangers vivant en Côte d'Ivoire.

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