Après le Centre-Sud, le candidat du Parti africain de l'indépendance (PAI), Soumane Touré, a poursuivi ses tournées au Nord et au Centre-Nord. C'était les vendredi 28 et samedi 29 octobre 2005.
Vendredi 28 octobre. Une ambiance matinale bon enfant règne sur la terrasse du domicile de Soumane Touré. Entre-temps, le directeur de campagne arrive, lance un bonjour et pénètre au salon. Il en ressort quelques secondes après et demande : "Le général est sorti ?" "Négatif", répond un militant, comme dans l'armée. Aussitôt après, le "général" Soumane Touré, comme l'appellent ses plus proches collaborateurs, sort. Au moment où tous s'apprêtait à lui serrer la main, son téléphone sonne. Au bout du fil, un journaliste de la TNB demande où se tiendra le meeting de Ouahigouya. Le secrétaire général du PAI l'arrête net : "Nous n'organisons pas de meeting. C'est comme ça que vous faites pour désinformer les téléspectateurs. Le PAI n'est pas comme le CDP. Chez nous, c'est une campagne de proximité matérialisée par des rencontres structurées avec les responsables des départements et des villages" , indique-t-il, avant de lui communiquer le trajet de la journée. 8h 30. C'est le départ pour la capitale du Yatenga. Pour cette deuxième sortie, le cortège est léger : deux véhicules au bord desquels le candidat lui-même, son fils aîné, qui est son chauffeur, Salif Kaboré, le commissaire politique du Centre, des journalistes et deux policiers en civil. 10h. Escale à Boussé. Entretien téléphonique du candidat, en moorée et en français, avec la radio FM. Parlant de sa campagne, il y affirmera qu'il n'a pas commencé par les Hauts-Bassins, à cause de Blaise Compaoré qui y était pour son "folklore" :"Quand il en finira avec ses hélicoptères et tout son arsenal de campagne, j'irai calmement rencontrer mes militants" , a-t-il dit. Sur la CENI, il soutiendra toujours dans l'entretien : "Vous connaissez ma position sur la question. Tout est mal ficelé et la fraude est déjà planifiée, si fait que le CDP" a 1000 électeurs fictifs par département. Nous en parlerons en temps opportun : "Si nous accédons à la magistrature suprême, nous allons d'abord renforcer la démocratie en relisant les textes. Puis, nous nous attaquerons aux grands voleurs de la République..." , affirmera-t-il pour conclure l'interview en direct sur la FM locale émettant de Ouagadougou. De Boussé, le cortège s'ébranle vers Ouahigouya, où on embarquera le coordonnateur régional, Rasmané Sawadogo, qui attendait à l'entrée de la ville. Direction : Titao, dans le Lorum. A l'entrée de la capitale de cette nouvelle province, la délégation du PAI est accueillie par des jeunes motorisés qui appuient sur leurs klaxons à fond pour accompagner Soumane Touré et sa suite à la Maison des jeunes, où a lieu la rencontre.
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