Burundi: Début des travaux d'identification des prisonniers politiques au Burundi

Bujumbura — - Une commission composée de vingt et un membres a commencé mardi ses travaux d'identification de tous les prisonniers politiques burundais détenus dans les prisons du pays.

La commission est chargée « d'identifier les réels prisonniers politiques et d'établir une liste complète de ces personnes », a déclaré le premier vice-président burundais, Martin Nduwimana, lors du lancement des travaux de la commission.

Les membres de la commission, qui sont pour la plupart des magistrats et des avocats, vont se répartir en quatre sous-commissions afin de couvrir les quatre provinces du pays : Bujumbura, Ngozi, Bururi et Gitega, où se trouvent les principales prisons du Burundi.

La commission principale dispose de trois mois pour achever son travail et doit soumettre un rapport tous les mois. Elle est présidée par le juge Elysée Ndaye. En 2004, il avait présidé une plus petite commission chargée aussi d'identifier uniquement les soldats et membres du groupe rebelle Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces pour la défense de la démocratie considérés comme étant des prisonniers politiques.

En juillet dernier, des prisonniers avaient manifesté contre les méthodes d'identification de la commission et avaient demandé leur libération immédiate. En août dernier, des forces paramilitaires avaient mis fin à la manifestation en prenant d'assaut la plus grande prison du pays, celle de la capitale Bujumbura.

Selon certaines organisations locales de défense des droits de l'homme, plus de la moitié des 7 000 personnes détenues dans des prisons du Burundi affirment être des prisonniers politiques.

L'accord de paix d'Arusha, signé en 2002 et qui met fin officiellement à la guerre civile, exige une amnistie provisoire pour l'ensemble des prisonniers politiques, mais ne donne aucune définition du prisonnier politique. Pour certains, il s'agit des miliciens tutsis responsables des meurtres de Hutus en 1993 ainsi que des personnes accusées d'avoir participé à l'assassinat de Melchior Ndadaye, le premier président hutu démocratiquement élu.

Martin Nduwimana exhorte les membres de la nouvelle commission à user de leurs compétences pour mettre un terme « aux controverses juridiques et politiques autour de la notion de prisonnier politique. »

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