Caire, Egypte — Les cinq pays africains qui prendront part à la prochaine coupe du monde de football ont présenté des visages différents et connus des fortunes diverses lors de cette coupe d'Afrique en Egypte. Seuls la Tunisie et la Côte d'Ivoire obtiennent leur ticket pour le second tour, l'Angola, le Ghana et le Togo sont passés à la trappe. Analyse de leur parcours au premier tour.

La Tunisie : La mieux en jambe

Malgré une sévère défaite subie lors de leur troisième sortie face à la Guinée (0-3), les « aigles de Carthages » auront été avec les « lions indomptables », l'équipe la plus impressionnante de cette première partie du tournoi. Grâce à un jeu à l'européenne, basé sur la rigueur tactique et la discipline de jeu, la Tunisie a dominé la Zambie et l'Afrique du Sud. Elle a surtout montré l'image d'une équipe sereine, complète sur toutes ses lignes sans joueur exceptionnel, à l'exception de Francileudo Santos, véritable chasseur de buts avec 4 réalisations déjà. Roger Lemerre, l'entraîneur français de la Tunisie avait certainement raison de dire « nous avons consentis beaucoup d'efforts dans la préparation pour nous donner les moyens de bien défendre notre titre ».

En terminant deuxième du groupe C derrière la Guinée, les « aigles de Carthages » affronteront en quart de final, à Port Saïd, les « super eagles » du Nigeria avec un parfums de revanche pour les derniers qui avaient été sorti en ½ final parla Tunisie en 2004.

La Côte d'Ivoire : Sans sa réelle valeur

c'est une équipe de Côte d'Ivoire privée de Aruna Dindane, un de ses éléments clés, qui accompagnera l'Egypte au second tour pour le compte du groupe A. La sélection dirigée par le français Henry Michel a fait preuve d'un grand réalisme durant ses deux premières sorties face au Maroc (1-0) et à la Libye (2-1) pour s'octroyer un passage au second tour. Toutefois les observateurs de cette can s'accordent à n'avoir pas vu la Côte d'Ivoire fournir un jeu digne de son rang de mondialiste mais surtout digne de son statut de favori avec une sélection au potentiel immense.

Les « éléphants » doivent certainement leur salut à l'opportunisme de leur attaquant vedette déjà auteur de deux buts décisifs. La Côte d'Ivoire devra rehausser son niveau de jeu pour définitivement convaincre les sceptiques sur sa capacité à aller le plus loin possible dans cette compétition. Son premier responsable technique Henry Michel, tout comme ses joueurs misent sur le résultat, qu'ils jugent le plus important et le plus déterminant au finish, pour apporter une réponse à ceux qui réclament un jeu plus attractif et plus plaisant chez les ivoiriens.

Pour être arriver second derrière l'Egypte, la Côte d'Ivoire s'expliquera pour la troisième fois en l'espace d'une année au Cameroun. Un match aux allures d'un des plus grands classiques africains du moment.

l'Angola : Sans saisir sa chance

Les « palancas negras » avec une victoire, un nul et une défaite ont raté la qualification d'un but. Les coéquipiers de Fabrica Akwa au jeu très physique et athlétique ont raté le coche face à la RDC en concédant le nul (0-0). Défaits par le Cameroun(3-1) , les angolais n'ont pu malgré une victoire sur le Togo (3-2) trouver les ressources nécessaires pour passer le cap du premier tour. Une contre performance qui étale au grand jour les insuffisances techniques et tactiques de cette équipe de « guerriers » qui devra travailler encore plus pour mieux faire valoir son statut de mondialiste. l'entraîneur Luis Oliveira Goncalves devrait s'atteler à renforcer son effectif avant la prochaine coupe du monde pour ne pas faire de la figuration à la rencontre du gotha mondial des sélections, l'été prochain.

l'Angola renvoyée à sa copie par cette contre-performance s'attellera à montrer un visage plus convaincant lors de ses prochaines sorties en perspective du mondial.

Le Ghana : Au bénéfice de circonstances atténuantes

Les « black stars » avec une victoire et deux défaites ne passeront pas le cap du premier tour à cette coupe d'Afrique des nations à cause d'un goal-average inférieur à celui du Sénégal.

Avec l'absence des ses nombreux cadres à cette compétition pour blessure Sulley Muntari, Michael Essien(avant la compétition), Samuel Kuffour (après le premier match), Kingston Laryea(suspendu), le Ghana n'aura pas eu la tâche facile pour s'échapper du groupe dit « de la mort » en compagnie du Nigeria et du Sénégal. Sur l'ensemble du jeu produit face au Nigeria et au Sénégal, les coéquipiers de Stephen Appiah auront montré des choses intéressantes, surclassant le Sénégal(1-0) et tenant la dragée haute au Nigeria (0-1 après un match plein). Un « match sans' » face au Zimbabwe leur aura valu la qualification, de quoi inquiéter l'entraîneur Ratomir Dujkovic.

Le Ghana, sorti in extremis par cette deuxième défaite concédée face au Zimbabwe pourrait bénéficier de circonstances atténuantes pour expliquer son résultat mitigé et espérer récupérer l'ensemble de ses joueurs avant la prochaine coupe du monde.

Le Togo : La bérézina 

c'est un échec lamentable pour les « éperviers » du Togo minés par un conflit entre l'entraîneur Stephen Keshi et son attaquant vedette Sheyi Adebayor. Trois défaites en autant des sorties, le Togo aura montré le visage le moins reluisant parmi les mondialistes et porter le bonnet d'âne de la compétition avec l'Afrique du Sud (3 défaites chacun). Une équipe sans âme, tatillonne et pas en confiance, tel pourrait être le profil méconnaissable du Togo dans cette compétition alors que les « éperviers » ,au regard de leur excellent parcours lors des éliminatoires avaient des arguments valables pour tirer leur épingle du jeu.

Le premier match raté des coéquipiers de Kader Coubadja face à la RDC (0-2) aura porté un sacré coup au mental des togolais pour finalement l'enfoncer vers le bas du tableau de ce groupe B.

Le Togo devrait rapidement se ressaisir en perspective de la prochaine coupe du monde afin que l'on ne s'empresse de mettre sur le compte du hasard sa qualification toute méritée. Le chemin qui mènera les « éperviers » en Allemagne devrait être celui de la reconstruction de la solidarité d'équipe, du travail de fond, de l'organisation et de la bonne préparation.