Le Caire — L'histoire des confrontations entre l'Egypte et la Côte d'Ivoire en coupe d'Afrique des nations de football a toujours tourné à l'avantage des " pharaons ". Entre leur première opposition au Caire en 1974 et la dernière au Burkina Faso en 1998, l'Egypte s'est imposé six fois sur les sept rencontres entre les deux pays. La seule victoire de la Côte d'Ivoire remonte en 1990 en Algérie, où l'Egypte qualifié au mondial de l'époque n'avait pas jugé opportun de déplacer son équipe première. Mais jamais les deux pays ne se sont affrontés dans une finale de coupe d'Afrique ; excepté le quart de final de 98 au " pays des hommes intègres ", l'Egypte et la Côte d'Ivoire se sont toujours croisés au premier tour.
Le match de demain, pour le dernier acte de la 25ème édition de la Can sera le quatrième entre les deux pays en l'espace de deux ans. Lors des éliminatoires combinées can -mondial 2006, " pharaons " et " éléphants " ont croisé le fer pour avoir partager le même groupe. La Côte d'Ivoire reste alors sur deux victoires et une pour l'Egypte sur l'ensemble des trois dernières rencontres qui les ont opposés.
L'Egypte sans Mido
Pour avoir été suspendu pour six mois par sa fédération Hossam Hussein Abdel Mido, l'enfant terrible du football égyptien ne prendra pas part à la finale de la Can. Le sociétaire de Tottenham, pour avoir été remplacé lors de la demi-finale, s'en est pris, aux yeux d'un public médusé, à l'entraîneur Hasan Shehata, lui assenant des propos amers, blessé qu'il était dans son ego de star locale. Cette mesure disciplinaire à l'encontre de l'avant-centre de l'Egypte prive les " pharaons " d'une arme offensive véritablement redoutable. Toutefois l'expérience du vieux Hossam Hassan associée à la fougue et à la réussite du jeune Hasan Zaki Amr (auteur du 2ème but égyptien en demi-finale) pourrait être l'atout majeur du banc égyptien pour s'assurer une victoire. C'est en tout cas ce que pense Mohamed Barakat, l'un des joueurs nominés au titre de meilleur footballeur africain " Nous avons Hossam Hassan, Emad Moteab et Amr Zaki, et si Dieu le veut nous remporterons la coupe que Mido soit là ou pas ".
Le malheureux joueur égyptien fait son mea-culpa au allures de cri du c?ur malgré son espoir infime de disputer cette finale " Je voudrais m'excuser auprès de tous les supporters et de mon entraîneur, j'espère que personne ne m'en veut encore. Je veux juste jouer cette finale et faire partie de cette grosse performance. J'ai fait une erreur et j'accepte la punition à moi infligée "
Quid du public, qui pourrait être estimé demain à 100.000 spectateurs pour pousser l'équipe vers un cinquième sacre record.
Les adversaires ivoiriens, ne se focalisent point sur ce qui se passe en face. Henri Michel se voulant à la limite indifférent de l'état d'esprit que pourrait afficher son concurrent " je ne m'occupes pas de l'Egypte, tant pis pour eux, si Mido ne devrait pas jouer. Nous on va s'occuper de nous, de notre jeu. Nous allons jouer notre football pour gagner le trophée.
La Côte d'Ivoire avec Drogba
Dans le camp ivoirien la sérénité et la confiance semblaient la chose la mieux partagée sur la mine des joueurs et du staff à la veille de la finale. Ce qui pousse le technicien français à charge de la sélection ivoirienne à affirmer ceci " On a fait un beau parcours dans ce tournoi. Nous allons jouer contre le pays organisateur, ce sera très difficile mais nous avons un enthousiasme qui peut nous faire soulever des montagnes. Une occasion pour l'entraîneur Henri Michel de revoir son bilan dans les différentes Can après ses échecs de 98 et 2002 avec le Maroc, et sa bérézina de 2002 avec la Tunisie.
Jean Jacques Tizié, le dernier rempart de la défense ivoirienne, désigné par ses coéquipiers comme l'homme des grands rendez-vous semble prêt pour en découdre avec les " pharaons " chez eux " Sur le plan continental ce n'est pas donner à tout le monde de jouer une finale de Can. Nous allons défendre crânement nos chances pour remporter le trophée. Ce pourrait être le début d'une grande aventure pour nous ".
Absent lors de la première opposition entre les deux pays au premier tour de la Can, Didier Drogba, le capitaine des " éléphants " tiendra sûrement son brassard sur la pelouse du Stade National du Caire. Il tente d'expliquer la défaite ivoirienne d'alors (1-3) " notre défaite contre l'Egypte nous avions bien joué mais n'étions pas totalement prêts pour livrer 90 minutes ". Il continue cependant " pour cette fois-ci nous saurons comment les aborder pour les battre, en plus nous l'avons déjà fait par deux fois ".
L'avant-centre de Chelsea foulera le stade du Caire avec le rêve secret de répondre encore une fois, présent en trouvant le chemin des filets. Un scénario dont il rêve déjà et pour lequel il s'estime heureux au regard de ce qui lui arrive depuis trois ans dans sa carrière de footballeur.
De quoi conclure par cette prophétie " je serai très fier de gagner cette coupe et si c'est le cas, cela représentera beaucoup de choses pour moi, pour nos compatriotes dont nous sommes les ambassadeurs sportifs. Ce sera une belle reconnaissance ce titre continentale juste en dessous du mondial ".