Le Ghana, sur les traces du Sénégal .

Comme le Sénégal en 2002, le Ghana s'est qualifié pour le second tour de la coupe du monde dès sa première participation.

Les murs du Frankenstadion de Nuremberg résonnent encore des exploits des " black stars " comme il y a 4 ans lorsque la pelouse de Suwon était le théâtre du plus grand  exploit sénégalais en coupe du monde. Celui d'une qualification au second tour de la coupe du monde dès la première participation de son histoire.

On attendait beaucoup plus la Côte d'Ivoire, vice champion d'Afrique sorti avec les honneurs avec une victoire sur la Serbie Monténégro, et la Tunisie, toujours en course ; c'est le voisin, le cousin ghanéen qui répondra en premier au nom du continent.

Les " black stars " avaient déjà donné le ton la semaine dernière en surclassant une pimpante équipe tchèque, étiquetée favoris à l'entame de cette coupe du monde. Conscient après cette première victoire, qui était également celle de l'Afrique, la première dans le tournoi, de pouvoir surmonter l'obstacle du premier tour, les coéquipiers de Michäel Essien ont joué leur chance à fond. Ils ont fini par réaliser le vœu de leur entraîneur Ratomir Dujkovic.

Mieux que le Sénégal en 2002 

Contrairement au Sénégal qui s'était qualifié au second tour en 2002 avec 5 points, (une victoire et deux nuls), le Ghana s'est adjugé 6 points pour atteindre les huitièmes de finale.

Et pour réaliser une telle performance, le Ghana s'est d'abord incliné devant une équipe italienne plus réaliste. Les " black stars " avaient trop respecté, lors de leur baptême de feu, l'adversaire italien en s'inclinant (0-2).

Ils se ressaisiront face à la République Tchèque pourtant éblouissante vis-à-vis des Etats-Unis en surclassant les coéquipiers de Pavel Nedved par deux buts à zéro. A partir de là, ils prenaient conscience de leurs possibilités quant à tutoyer les supposés plus grand. Ragaillardis par une éclatante  victoire sur les Tchèques, la bande à Stephen Appiah força son destin en battant les " yankees " qui avaient pourtant fait jeu égal avec l'Italie, le seul pays à les avoir battu dans leur groupe.

Anthony Baffoe, ancien capitaine des " black stars " et aujourd'hui chargé des relations extérieurs de la sélection du Ghana est aux anges avec cette qualification de son pays, " Nous avons dignement représenté l'Afrique comme l'avait fait avant nous des pays comme le Sénégal, la Cameroun ou le Nigeria. J'avais dit que nous n'avons peur de personne et croyez moi le meilleur est à venir ".

Le Ghana est donc rentré dans l'histoire du football africain en égalant la performance du Sénégal de 2002.

En attendant le Brésil

Passé l'euphorie de la qualification dignement obtenue, les joueurs ghanéens devront se concentrer sur le travail de récupération et celui de la bonne préparation pour mieux affronter leur prochain adversaire. Vraisemblablement, ce devrait être le Brésil, qui a dominé de long en large son groupe sans pour autant forcer. Les spécialistes s'accordaient à promettre une grande équipe du Brésil à partir du second tour. Elle devra désormais le montrer face à des ghanéens déjà heureux de se retrouver parmi les 16 meilleures nations du monde. C'est du moins ce qui ressort des propos de l'entraîneur Ratomir Dujkovic, tout heureux d'avoir atteint l'objectif qu'il s'était fixé " Nous allons maintenant affronter le Brésil, très probablement. Quelle fierté ! Quel honneur ! Le meilleur du football africain va se mesurer à ce qui se fait de mieux au monde en ce moment. Pourquoi ne pas créer la surprise ? Nous n'aurons rien à perdre. Si les joueurs évoluent à 100%, pourquoi pas ? "

En l'absence de Michäel Essien qui sera suspendu pour les huitièmes en raison d'un cumul de  cartons jaunes, les ghanéens qui auront récupéré Asamoah Gyan et Sulley Muntari,  devront sortir les tripes pour barrer la route aux favoris brésiliens. Mais puisque en ce moment, " impossible n'est pas ghanéen ", l'Afrique croise les doigts et attend ce qui sera à n'en pas douter un des temps forts de cette coupe du monde.