Le Holding Ecobank Transnational Incorporated (ETI) a tenu une assemblée générale mixte les 23 et 24 juin à Accra à l'issue de laquelle l'institution a pris une option stratégique de bâtir une banque africaine de classe internationale centrée sur l'Afrique.
Cette assemblée générale mixte qui a regroupé des centaines d'administrateurs, a vu l'élection du Malien Mandé Sidibé à la tête du Conseil d'administration. L'annonce d'ouverture de nouveaux marchés en Afrique centrale, orientale et australe ainsi que des révélations sur le soutien du groupe à trois équipes africaines engagées dans la Coupe du Monde 2006, à hauteur de 450 000 dollars US sont les principales informations de l'assemblée générale.
M. Asiobu (micro) a dit que le projet de cotation dans les trois bourses en Afrique de l'Ouest vise à améliorer la liquidité des actions, la valeur sur le marché de la société et à rehausser sa flexibilité financière.
La rencontre a permis d'examiner et d'approuver les comptes de l'exercice clos au 31 décembre 2005 ainsi que les rapports du Conseil d'administration et des commissaires aux comptes. Les actionnaires satisfaits de la gestion, ont donné leur accord pour le rachat d'actions de la société, l'augmentation de son capital, la cotation de la société en bourse et la modification des statuts de la société.
Le rapport annuel 2005 de Ecobank rendu public le 23 juin indique que l'institution a connu des résultats appréciables liés aux performances économiques positives d'ensemble de l'Afrique de l'Ouest et du Centre. Les actifs totaux de Ecobank en 2005 indiqués dans le rapport, ont atteint 2,2 milliards de dollars US et ses revenus nets ont progressé de 22% pour se chiffrer à 221,5 millions de dollars US. Outre l'augmentation de ses profits nets avant impôts de 22% pour atteindre 74 millions de dollars US, la banque a mobilisé en 2005 plus de 160 millions de dollars US auprès d'actionnaires et d'investisseurs étrangers. " Les économies de l'Afrique de l'Ouest et du Centre ont enregistré des croissances positives avec les pays exportateurs de pétrole qui bénéficient d'importantes hausses des prix pétroliers aussi bien dans des développements économiques et politiques positifs à travers la région ", s'est réjoui le directeur général de Ecobank, Arnold Ekpe, soulignant que les tenda nces semblent être à la continuité en 2006.
M. Ekpe a souligné que la nouvelle option pour devenir une banque panafricaine implique d'actualiser et de repositionner la marque Ecobank pour en faire le symbole d'un système bancaire pratique, accessible et fiable. Il a expliqué que les valeurs de Ecobank doivent projeter l'image d'une banque transparente, engagée, avant-gardiste et multinationale. La stratégie et les actions doivent être guidées par la croissance, l'efficacité, la taille et la valorisation de l'actionnariat, a-t-il indiqué.
Pour ce faire, la banque entend aussi améliorer les procédures en matière de gestion des risques de gouvernance et d'audit en mettant en oeuvre en 2006, l'utilisation d'instruments informatisés pour gérer les procédures en matière de crédit et de risques opérationnels. "Nous avons démarré un programme d'identification d'autres opportunités d'affaires qui permettront de développer les activités par l'acquisition d'intérêts majoritaires dans d'autres banques installées dans des marchés où nous sommes déjà présents et dans de nouveaux marchés ", a-t-il dit. Outre la recapitalisation de Ecobank Nigeria, le groupe s'est engagé à opérer un rapprochement avec FirstBank, la plus vieille et importante banque du Nigeria. Les actifs totaux de Ecobank Nigeria et de FirstBank évalués à plus de 7 milliards de dollars US, feraient de cette nouvelle structure dénommée First Ecobank, l'une des prestigieuses banques du continent. " Cette stratégie a été conçue pour permettre à Ecobank de réali ser des avancées dans de nouveaux marchés, d'augmenter sa part de marché dans les marchés existants à travers l'ouverture de nouvelles branches et le rapprochement avec des banques locales ", a souligné le président du Conseil d'administration sortant, Philip Asiobu.
Ouverture de nouveaux marchés en Afrique centrale, orientale et australe
Le capital du Groupe de 200 millions à l'origine, atteint 1,250 milliard de dollar US répartis en 5 milliards d'actions ordinaires de valeur nominale de 25 cents chacune. L'institution bancaire entend introduire en bourse ETI, la maison mère, parallèlement avec deux autres filiales (Ecobank Nigeria et Ecobank Ghana). Le directeur général du groupe, Arnold Ekpe a indiqué que l'introduction en bourse d'Ecobank Nigeria et d'Ecobank Ghana a déjà été effectuée respectivement à la bourse de Lagos et à celle d'Accra.
Le président du Conseil d'administration du groupe Philip Asiodu a fait remarquer que ETI, pour sa part, sera cotée dans un proche avenir aussi bien à la Bourse régionale des valeurs immobilières d'Abidjan (BRVM) qu'à celles de Lagos et d'Accra. Il a souligné que le projet de cotation dans les trois bourses en Afrique de l'Ouest vise à améliorer non seulement la liquidité des actions, la valeur sur le marché de la société, mais aussi à rehausser sa flexibilité financière en la dotant d'un instrument de financement de sa croissance.
Le groupe va poursuivre sa politique d'expansion géographique en ouvrant de nouveaux marchés en Afrique centrale, orientale et australe et envisage implanter ETI dans toutes les régions d'Afrique subsaharienne. Dans cette perspective, le groupe compte ouvrir en 2006, 4 nouvelles filiales en Guinée Equatoriale, en Guinée Bissau, en Sierra Leone et au Tchad.
Pour montrer patte blanche, il s'engage à adhérer strictement aux normes internationales de gouvernance d'entreprise en présentant ses comptes sous les normes internationales de reporting financiers (IFRS) et d'audit international.
Instrument d'intégration africaine, Ecobank a par ailleurs adopté le code de gouvernance d'entreprise de la Société financière internationale (SFI) au même titre qu'elle s'est engagée à respecter d'autres normes similaires, notamment celles établies par le code de gouvernance d'entreprise dit de " Bâle ".
Créé le 3 octobre 1985 par le secteur privé Ouest africain avec le soutien de la Communauté économique de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), Ecobank est présente dans 13 pays d'Afrique de l'Ouest et du Centre. Il s'agit du Bénin, du Burkina Faso, du Cameroun, du Cap Vert, de la Cote d'Ivoire, de la Guinée Conakry, du Mali, du Niger, du Nigeria, du Sénégal et du Togo.
Au cours d'une conférence de presse qui a sanctionné la fin des travaux, les autorités d'Ecobank ont révélé la mise en place d'une Fondation Ecobank en charge des oeuvres sociales de la société dont les activités ont effectivement démarré en 2005. C'est en cela qu'il faut comprendre le soutien de 450.000 dollars US apporté, aux trois équipes ouest africaines (Côte d'Ivoire, Ghana et Togo), qualifiées pour la Coupe du monde 2006. "Son impact se fait déjà sentir à travers les projets qu'elle finance dans la sous-région", a fait remarquer M. Asiobu.
La Fondation, note-t-on, est administrée par un conseil qui décide de ses activités de façon autonome. Ecobank accorde à cet effet une subvention annuelle à la Fondation qui pourra aussi mobiliser des fonds de diverses autres sources.
Issa SOMA
Mandé Sidibé, nouveau président du Conseil d'administration
Le Malien Mandé Sidibé a été porté à la tête du groupe Ecobank Transnational Incorporation (ETI) par le Conseil d'administration à l'issue de l'assemblée générale mixte. Ancien Premier ministre du Mali, M. Sidibé a été également directeur national de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) Mali. Il remplace à ce poste, M. Philip Asiobu admis à la retraite. Conseiller spécial du Gouverneur de la BCEAO, Mandé Sidibé a servi en qualité de chef de Division, puis économiste principal au Département Afrique du Fonds monétaire international (FMI).
M. Sidibé a placé son mandat sous le signe de la mise en oeuvre de la nouvelle orientation stratégique d'Ecobank à savoir bâtir une banque africaine de classe internationale.
La nouvelle équipe dirigeante s'appuiera sans nul doute sur la réorganisation du groupe qui a permis l'intégration d'une nouvelle génération de cadres jeunes afin d'assurer à l'institution un leadership durable et une décentralisation des centres de décision. Cette réorganisation s'est également traduite par la création de quatre régions (UEMOA, WAMZ, Nigeria et CEMAC), de deux unités opérationnelles et la nomination de 5 administrateurs exécutifs pour renforcer la direction exécutive de l'institution. La nouvelle équipe entend également poursuivre les objectifs d'efficacité pouvant dériver des économies d'échelle et des avantages d'une plate-forme commune de services et de normes partagées dans tous les marchés en vue de permettre à Ecobank d'opérer comme une banque unique dans tous les pays.
Le nouveau conseil d'administration s'engage à poursuivre les activités de transformations du groupe qui passera de banque à prédominance grande clientèle en un ensemble équilibré de banque de grande clientèle et de banque de détail.