Congo-Kinshasa: La MONUC épinglée pour le mauvais comportement de certains de ses éléments

Nairobi — Les Nations unies ont diligenté plus d'enquêtes portant sur les présumés abus et exploitations sexuels commis par les Casques bleus en République démocratique du Congo (RDC) que dans n'importe quel autre pays au monde, selon les chiffres publiés récemment par le Département des opérations de maintien de la paix des Nations unies.

Sur les 313 enquêtes ouvertes depuis 2004 et impliquant les personnels civil et militaire, 202 ont été réalisées en RDC indique le Centre de nouvelles ONU. Avec près de 17 000 effectifs, la Mission des Nations unies en RDC est la plus importante force de maintien de la paix déployée dans le monde.

La dernière enquête, ouverte le 17 août, porte sur l'existence d'un présumé réseau de prostitution de mineures dans la province du Sud Kivu dans lequel seraient impliqués des Casques bleus et des militaires congolais.

« Nous avons envoyé notre équipe d'enquête sur place », a déclaré lundi un fonctionnaire de l'ONU à Kinshasa. « Il y a des enquêtes qui sont suivies depuis New York ».

A l'en croire, les enquêtes portent uniquement sur le comportement des personnels civil et militaire de la MONUC. « Mais il y a des choses à reprocher aux éléments des Forces armées de la RDC ; cela n'est pas de notre ressort et relève plutôt des autorités congolaises », a-t-il ajouté.

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Selon un récent rapport, des ONG ont reçu des témoignages de mineures alléguant l'existence d'un réseau d'exploitation sexuelle dans la région. Toutefois, dans le communiqué publié le 17 août par la MONUC, « la majorité des proxénètes étaient des soldats et des civils congolais ».

Beaucoup d'enquêtes suivies depuis New York se seraient soldées par des non-lieux.

La plupart des enquêtes menées par les Nations unies depuis 2004 porte sur le mauvais comportement des personnels militaires. « Au moins 206 individus ont été inculpés et 144 d'entre eux, dont sept commandants, ont été rapatriés ou affectés à d'autres postes pour des raisons disciplinaires », selon le Centre de nouvelles ONU.

Les enquêtes ouvertes à propos du mauvais comportement de 84 personnels civils ont entraîné la démission de 10 membres de la MONUC et de sept volontaires des Nations unies.

« Le contrat de travail d'un contractuel n'a pas été prolongé », indique le Centre de nouvelles ONU. « Quelque 17 agents de police ont également été rapatriés à la fin de l'enquête ouverte à l'encontre de 23 personnes ».

Au total, 109 agents de la MOUNC ont soit été blanchis, soit les charges retenues contre eux n'étaient pas suffisantes.

« Nous sommes tous sous un régime de couvre-feu », a indiqué le fonctionnaire de l'ONU. « Nous ne pouvons pas coucher avec des prostituées, ni avec des mineures [de moins de 18 ans]. Si vous contrevenez à cela, la sanction va d'une suspension temporaire parfois avec privation de salaire ou la révocation. Pour les militaires, il est prévu dans certains cas la comparution devant la justice militaire de leur pays ».

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