Kinshasa — Le vice-président du Nigeria Atiku Abubakar voit s'éloigner un peu plus son ambition de succéder à Olusegun Obasanjo à la tête du pays au printemps 2007: soupçonné de corruption, il a été suspendu jeudi pour trois mois du parti au pouvoir, ce qui l'exclut, selon la Tribune, des primaires de décembre qui désigneront le candidat du PDP.
«La mise en cause du vice-président par un rapport de la Commission des crimes économiques et financiers (EFCC), par celui de la commission administrative d'enquête et l'avis du conseil exécutif fédéral (conseil des ministres) sur ces rapports ont conduit le conseil national exécutif du PDP à approuver la suspension», a déclaré à la presse le secrétaire national du parti Ojo Madueke.
La décision a été prise lors d'une réunion d'urgence des instances du parti, en l'absence du vice-président mais en présence du président Obasanjo.
«Ma suspension est illégale et nulle d'effet! Cette action fait partie d'un complot pour m'empêcher de participer à l'élection présidentielle, mais cela va échouer», a promptement réagi Atiku Abubakar en dénonçant violemment les «abus de pouvoir du président Obasanjo et de ses laquais».
Un analyste fait le rapprochement entre ce qu'il convient d'appeler aujourd'hui l'affaire Atiku avec la suspension de l'ancien vice-président Jacob Zuma qui, selon une certaine source, a été victime d'un complot ourdi par le président Thabo Mbeki. Et malgré la victoire judiciaire, Zuma continue à se battre pour sa réhabilitation à la vice-présidence afin de succéder à Thabo Mbeki. Mais la chance de représenter l'ANC à la prochaine présidentielle devient minime. Comme en Afrique du Sud, Atiku ne pourra plus représenter le PDP à la présidentielle de l'an 2007. Toutefois il peut être éligible sous les couleurs d'un autre parti.
Qu'à cela ne tienne, le vice-président Atiku est crédité pour avoir barré la route au président Obasanjo qui voulait briguer un troisième mandat.Une façon de souligner que M.Atibu respecte les textes juridiques de la Fédération du Nigeria et il se bat pour la bonne gouvernance dans ce pays important de l'Afrique de l'Ouest.