Le Cap — Une communauté du peuple Basarwa (ou San) dans le désert du Kalahari au Botswana a obtenu mecredi le droit de vivre et de pratiquer la chasse sur leur terre ancestrale.
Le jugement, qui marque la fin d'une longue bataille juridique, a été délibéré sur un vote de deux contre un par un panel de trois juges de la Haute Cour du pays. Elle qualifie d'"illégal et anticonstitutionnel" le refus du gouvernement botswanais de permettre aux Basarwa de retourner sur leur terre ancestrale.
Cette communauté vivant de chasse et de cueillette, souvent appelée "Bushmen", avait été expulsée de la réserve animalière de Kgalagadi en 2002. Le gouvernement avait justifié sa décision en disant que leur mode de vie était désormais obsolète et qu'ils avaient des tendances agriculturalistes jugées incompatibles avec la préservation de la vie animale dans la réserve.
L'ONG Survival International, basée à Londres, avait pesé de tout son poids sur le dossier, accusant le gouvernement et la compagnie minière De Beers d'être motivés seulement par l'exploitation des diamants enfouis dans la réserve.
Roy Sesana, le chef de la communauté Basarwa, a déclaré à l'issue du procès que la communauté "pleurait de joie", selon un communiqué de presse de Survival International. "Nous avons finalement été libérés", aurait-il dit. "Les expulsions ont été très, très difficiles pour mon peuple. J'espère que nous pourrons à présent rentrer chez nous".
Selon Stephen Corry, directeur de Survival International, le verdict de la Cour est "une victoire pour les Bushmen et pour tous les peuples indigènes d'Afrique".
Le gouvernement pour sa part n'a pas fait de déclaration formelle, mais il serait en train de se préparer pour faire appel.