Congo-Kinshasa: Me Nlandu Mpolo Nene déférée devant un tribunal militaire

14 Décembre 2006

Kinshasa — Accusée d'avoir détruit la Cour suprême de justice

Arrêtée le mardi 21 décembre 2006 et détenue présentement au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK), Me Marie-Thérèse Nlandu Mpolo Nene vient d'être déférée devant le tribunal militaire de garnison de la Gombe depuis le lundi 11 décembre 2006. Cette décision de renvoi, portant le R.M.P. n° 1751/NKK/2006, est signée par le major magistrat Nkulu Katenda Homère, auditeur militaire près ledit tribunal.

Me Nlandu Mpolo, la femme qui bravait le pouvoir, ne sera pas bientôt libérée ; car l'officier du ministère public vient de l'incriminer avec 9 autres prévenus nommés : Kongbo Nzinagba Bona,Gayo Lenvo Claude, Lifumba Botumbele, Lusiladio Mavambu André,Gbala Kukambisa, Kianza Baya Charles-Félix, Tungu Makumbu, Edjanga Fataki Ruffin et Basisa Iyondo, alias Mongo Ley.

Selon l'organe de la loi, c'est Me Nlandu Mpolo Nene, présidente du parti politique « Congo Pax » et avocat du malheureux candidat président de la République Jean-Pierre Bemba Gombo, qui serait à la base de la destruction de la Cour suprême de justice.

Le magistrat Nkulu soutient que Me Nlandu a, au siège de la Cour suprême de justice, le 20 novembre 2006, provoqué le rassemblement des participants ou supporters du Mouvement pour la libération du Congo (MLC) en les invitant nombreux à l'audience de la Cour suprême de justice le 21 novembre 2006, date à laquelle, s'adressant à ces derniers devant le bâtiment de cette cour, elle s'exprima en ces termes : « Puisque maintenant ça crépite partout et il n'y a personne, personne ne nous protège; à quoi sert la MONUC?, à quoi sert l'EUFOR?, à quoi sert l'armée congolaise?, à quoi ça sert ? Nous demandons au peuple congolais : devenez vous-même souverain, votre propre armée; vous êtes plus fort que toutes les armées du monde entier. Mettez-vous debout », mot d'ordre qui fut immédiatement exécuté par ces supporters qui envahirent massivement les installations de la Cour où ils pillèrent des matériels et saccagèrent les bureaux et salles d'audience avant d'incendier les archives de cette très haute institution du pays. Faits prévus et punis par les articles 136 à 139 du Code pénal militaire

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GRENADES OFFENSIVES ET PILLAGES

L'organe de la loi soutient aussi que les autres prévenus cités ont, le 20 novembre 2006, par coopération directe à l'exécution de l'infraction, tenté de prendre part aux opérations de destruction des installations de la Cour suprême de justice sous le commandement de Me Nlandu Marie-Thérèse. La résolution de commettre cette infraction ayant été manifestée par le fait d'accompagner cette dame à l'audience de la Cour avec des grenades défensives, qui sont des armes de guerre à haute potentialité destructive et dont la présence ne se justifiait nullement en ces lieux, actes extérieurs qui formaient un commencement d'exécution de cette infraction et qui n'ont manqué leur effet que par la remise de l'audience de la Cour au 21 novembre 2006.

Circonstances indépendantes de la volonté des auteurs. Faits prévus et punis par les articles 4 à 6 et 136 à 139 du Code pénal militaire.

L'officier du ministère public argue aussi que ces gens ont, par coopération à l'exécution de l'infraction, détenu sans titre ni droit, trois grenades défensives qui sont des armes de guerre.

Concernant particulièrement les prévenus Edjanga et Basisa, le major magistrat affirme qu'ils ont, au siège de la Cour suprême de justice, le 21 novembre 20006, pris une part active aux opérations de pillage et de destruction du bâtiment abritant les services de cette haute instance du pays. Fait prévu et réprimé par les articles 5, 6, 136 à 138 du Code pénal militaire.

Justifiant sa décision de renvoi devant le tribunal militaire, cet auditeur militaire conclut qu'il résulte de l'instruction des charges suffisantes pour motiver le renvoi des dix inculpés devant la juridiction de jugement. Mais les avocats de Me Nlandu disent que leur cliente est tout simplement victime d'un complot militaire.

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