Washington, D.C. — La journée nationale de prière convoquée par le Conseil National des Organisations de la Société Civile de Guinée (CNOSCG) pour ce lundi a été reportée à une date ultérieure, selon un communiqué de presse publié dimanche sur le site de l'agence Guineenews.
Ce report intervient suite à l'interdiction par le gouverneur de la ville de Conaky de manifester dans la capitale. "Cette grande prière est reportée", a annoncé le CNOSCG.
Le but de la journée était de prier pour un "changement apaisé", cinq jours après le début d'un mouvement de grève illimitée lancé par les deux principales centrales syndicales, l'USTG et le CNTG.
C'est le troisième mouvement d'humeur en moins d'un an, et aussi le plus sérieux, dans un pays en proie à l'incertitude économique. Il s'agissait initialement de protester contre "l’immixtion du président Lansana Conté dans les affaires judiciaires". Depuis lors, cependant, la grève semble avoir pris une tout autre tournure, notamment avec des appels directs à un changement de régime.
A 73 ans, Conté a une santé fébrile, et beaucoup en Guinée doutent de sa capacité à gouverner.
Une rencontre avec les leaders syndicalistes vendredi dernier n'a, semble-t-il, rien donné de bon. "Le président semblait ne pas être au courant qu'il y a une grève en Guinée", a dit le Dr. Fofana Ibrahim joint par téléphone dimanche. "Il a proposé que nous lui transmettions l'ensemble de nos revendications par courrier", a ajouté le Dr. Fofana Ibrahim, par ailleurs secrétaire général de l'USTG. En attendant, a-t-il dit, "la grève continue bel et bien".
"Aujourd'hui c'est l'ensemble des travailleurs de Guinée qui sont avec nous--secteur privé, formel, informel, même les cireurs de chaussures", a-t-il dit.
Et d'ajouter:"la grève peut s'arrêter à tout moment" en fonction de la capacité du gouvernement à répondre à leurs attentes, a-t-il conclu.
Le site aminata.com a fait état de "violences" et de jets de pierre dans la banlieue de Conakry dans la journée de lundi.