Liberia: Ellen Johnson Sirleaf plaide pour l'annulation de la dette de son pays

13 Février 2007

Washington, DC — La présidente libérienne, Ellen Johnson Sirleaf, a appelé lundi la banque mondiale à accélérer le processus d'annulation de la dette accumulée par son pays. "Il nous faut raccourcir la distance entre la promesse [d'aide] et le cash", a-t-elle dit lors d'une conférence de presse conjointe avec le président de la Banque Mondiale au siège de cette institution  à Washington. "Tant que cette question ne sera pas résolue nous serons incapables d'accéder à des sources de financement significatif", a-t-elle ajouté.

Estimée à 3,5 milliards de dollars, la dette libérienne a été dans sa quasi-totalité accumulée sous les régimes de Samuel Doe et son successeur Charles Ghankay Taylor, aujourd'hui poursuivi pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre.

Arrivée au pouvoir trois ans après la fuite en exil de Taylor, la première femme élue chef d'Etat sur le continent africain tente depuis de remettre son pays sur pied, avec notamment des réformes initiées dans les secteurs-clés. Ces réformes incluent la consolidation de la paix et de la sécurité, la réhabilitation du système sanitaire, et l'établissement de l'Etat de droit. Des tâches qui s'avèrent difficiles dans un pays où, selon les données disponibles sur le site de la Banque Mondiale, 75% de la population vit en dessous du seuil de la pauvreté,  85% des personnes n'ont pas d'emploi, et 90% vivent dans l'insécurité alimentaire. Des documents soumis par le gouvernement libérien en janvier dernier révèlent que le pays verse chaque mois 25.000 et 60.000 dollars respectivement à la Banque mondiale et au FMI pour payer sa dette, ce qui diminue la capacité de l'Etat à reconstruire l'infrastructure détruite par des années de guerre.

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"On peut passer le temps à parler de stratégies de réduction de la pauvreté, de réchélonnement de la dette mais, en fin de compte, ce que le peuple veut savoir c'est quand ils auront un travail", a dit Johnson Sirleaf.

Le président de la Banque mondiale Paul Wolfowitz a, pour sa part, exprimé son accord de principe avec Johnson Sirleaf. "Je comprends l'impatience de la présidente", a-t-il dit. Et de préciser que la Banque mondiale vise avant tout à travailler avec les autres bailleurs de fonds multilatéraux. "Nous devons agir non pas dans le cadre d'une action de la Banque mondiale seule, mais plutôt dans un cadre d'ensemble incluant les autres acteurs majeurs que sont le FMI et la Banque africaine de développement", a précisé  l'ancien numéro deux du Pentagone.

Cependant, a-til ajouté, il y a des raisons d'espérer une résolution rapide. "Nous avons eu des rencontres très productives avec les ministres des finances du G7", a-t-il dit, en faisant référence aux sept pays les plus industrialisés.

"Nous nous porterions tellement mieux sans cette dette" a plaidé Johsnon Sirleaf qui pour la circonstance s'était fait accompagner du vice-président du Parlement libérien, Tokpah Mulbah.

"La date limite était l'année dernière, c'est maintenant le moment d'agir", a conclu Wolfowitz.

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