Washington, DC — La présidente du Liberia était dans les locaux de la « Voix de l'Amérique » (VOA) pour une conférence de presse sur son séjour d'une semaine aux Etats-Unis. Elle en a profité pour tirer le bilan de son troisième voyage présidentiel au pays de « l'oncle Sam ».
Après les propos liminaires du directeur général de la VOA, Madame Ellen Johnson Sirleaf, dont la délégation a rencontré le président Bush, des membres du Congrès ainsi que des hommes d'affaires, a fait un exposé sur son pays avant des répondre aux questions des journalistes.
Annulation américaine de la dette et soutien à l'armée
Madame Johnson Sirleaf a rappelé les deux objectifs de sa visite à savoir le rééchelonnement de la dette de son pays et la question de sa sécurité intérieure avec le renforcement des capacités professionnelles et d'éthique républicaine de son armée.
Sur le premier volet, où elle a obtenu plus que ce à quoi elle s'attendait, la présidente du Liberia a salué la décision américaine d'annuler les 391 millions (la part des USA) du montant totale de la dette libérienne estimée à 3,7 milliards de dollars tout en appelant de ses vœux que d'autres pays partenaires comme la Grande Bretagne suivent l'exemple américain.
En ce qui concerne les questions de sécurité, la première femme démocratiquement élue présidente sur le continent a révélé à l'assistance la décision du gouvernement américain, par la voix de son président, à aider son pays pour la mise en place d'une nouvelle armée, beaucoup plus compétente et au service du bien-être des populations libériennes pas totalement remises des effets néfastes de la guerre civile qu'elles ont connu.
Avant de laisser la parole aux journalistes, elle a également souligné les autres domaines dans lesquels elle a obtenu des promesses de soutien de la part des Américains notamment l'éducation, la santé avec la lutte contre le paludisme et la communication.
« Nous ferons plus lors de cette deuxième année »
De nombreuses questions portant sur ses voyages répétés aux Etats-Unis sans que les retombées ne soient encore visibles au Libéria, la crise qui secoue actuellement la Guinée, la situation de la presse dans son pays ainsi que les questions économiques et de genre (promotion des femmes) lui ont été posées. Elle y apportera des réponses dans une clarté et une assurance digne d'une véritable dame de fer, telle que décrite dans sa présentation à l'entame de la conférence de presse.
La présidente libérienne donnera en guise de réponse des assurances quant à la visibilité de tous les efforts consentis par son équipe à compter de cette deuxième année de son mandat qui s'entame. Ceci avec les exemples tirés des pays amis comme le Ghana (sur son économie), le Mozambique (pour la situation précaire de crise qu'il a vécu) et le Rwanda (dans son expérience de réconciliation).
Au sujet de la Guinée voisine, l'ancienne fonctionnaire des Nations Unies promet de s'entretenir avec ses homologues sierra léonais et guinéen afin qu'une issue pacifique et durable soit trouvée à la crise. Elle n'écarte pas dans cet élan la possibilité de se rendre auprès du président Lansana Conté.
Quant à la situation de la presse, cela a été l'occasion pour elle de lancer un appels au retour à tous les fils exilés du Liberia, notamment les journalistes en leur assurant de la possibilité d'exercer leur métier dans la liberté la plus totale sans être inquiétés.
Pour Ellen Johnson Sirleaf, son arrivée à la tête de l'Etat libérien a permis de croire beaucoup plus aux potentialités des femmes sur le continent tant sur le plan politique, économique que social. Elle s'est réjouie, pour prendre congé de l'auditoire, de l'issue de sa mission aux Etats-Unis qui, elle espère, devra permettre d'accélérer les lenteurs connues dans les différents engagements pris pour aider son pays.