Washington, DC — C’est peut être la fin du long bras de fer entre les syndicats guinéens et le gouvernement après la nomination ce 26 février d’un nouveau premier ministre de consensus, Lansana Kouyaté. Il remplace Eugène Camara à la tête du gouvernement guinéen, avec de larges pouvoirs.
Un diplomate chevronné
L’ancien directeur de la main d’œuvre, également ancien directeur du commerce de Guinée, embrassera définitivement une carrière de diplomate au lendemain d’un premier passage dans la capitale ivoirienne de 1983 à 1985, date à laquelle il fût appelé à la tête du département Afrique du ministère guinéen des affaires étrangères.
Désigné parmi un lot de cinq grands fonctionnaires guinéens proposés au président Lansana Conté par les syndicats et la société civile, Lansana Kouyaté aura la lourde tâche de remettre le pays au travail avec un nouveau gouvernement.
Le président Lansana Conté avait promis aux syndicalistes guinéens, dimanche dernier, et grâce à la médiation de l’ancien président nigérian Ibrahim Babangida, de nommer un premier ministre de consensus. Il a tenu promesse en signant le décret de nomination de Lansana Kouyaté.
Une signature qui coïncide lundi soir avec la fin de la grève illimitée décrétée depuis un mois et demi par les centrales syndicales guinéennes. Les scènes de liesse populaire qui ont salué cette nomination tant attendue ne devront toutefois pas occulter l’immensité du travail qui attend le nouveau premier ministre. Il devra rapidement prendre langue avec tous les acteurs de la société guinéenne pour former un gouvernement de large rassemblement, tel que recommandé par les accords du 27 janvier dernier entre le gouvernement et les syndicats.
Demain, Conakry renouera avec une situation normale après de nombreuses journées de grèves générales et douze jours d’état de siège. C’est là la rançon du consensus.