Lagos — Les électeurs de la fédération du Nigeria se sont rendus ce samedi aux urnes sur l’ensemble des 36 états fédérés pour désigner leurs nouveaux gouverneurs et élus locaux pour les quatre prochaines années.
Ils sont 930 candidats au poste de gouverneur et de vice gouverneur et repartis entre une vingtaine de partis politiques à solliciter le suffrage de leurs concitoyens ce samedi sur l’ensemble du territoire national. Les principaux partis du pays, notamment le Parti Démocratique du Peuple (PDP-majoritaire), le Congrès de l’Action (AC), l’Action Démocratique (AD), FRESH, le Parti de tous les peuples du Nigeria (ANPP) et les autres formations du pays ont pris part à ce scrutin qui s’annonce très disputé dans les différents états.
Démarrage tardif du scrutin
Dans l’Etat de Lagos, où se situe la capitale économique du pays, on enregistre le plus grand nombre de candidats (44 au total), les états-majors politiques ont mis les bouchées doubles pour inciter leurs militants à aller voter malgré les craintes et autres suspicions de violence qui planent sur le scrutin.
Ainsi, avec le retard accusé au démarrage du scrutin, ce n’était pas le grand rush aux environs de 11 heures dans les trois bureaux de vote de Dolphin Estate, ce quartier des anciens fonctionnaires du gouvernement fédéral, niché au cœur d’Ikoyi, à deux pas de l’ancien siège du gouvernement fédéral.
Dans des bureaux de fortune installés en plein air et sans isoloir, les urnes posées sur des tables rudimentaires et sous le regard vigilant des policiers, une file moyenne de votants s’étirait en longueur sous un soleil de plomb attendant le début du scrutin. En dépit de quelques petits ratés dans l’organisation matérielle du vote, des citoyens sereins et disciplinés ont pu à un rythme assez soutenu s’acquitter de leur devoir civique.
Vote massif des femmes
Plus loin au quartier d’Obalendé « under bridge » (sous le pont), d’habitude grouillant de monde et débordant d’activités, un calme plat que perturbe une cohorte de jeunes gens commentant déjà l’issue prochaine du scrutin règne. Ces militants d’une journée scrutent l’arrivée prochaine de quelques candidats, dont les plus en vue, afin espèrent-ils de recueillir quelques billets de naira, la monnaie locale.
Au centre de vote de l’école primaire d’Obalendé, tout semble aller pour le mieux dans l’organisation. De nombreuses femmes comme dans tous les centres de vote semblent attendre, décidées, malgré un soleil tapant, leur tour pour déposer le bulletin dans l’urne.
Dans les autres quartiers de Lagos, précisément dans la banlieue comme Suruléré, Mushin, Yaba ou encore Festac, c’est quasiment la même atmosphère de calme, de sérénité mêlée à une crainte de violence qui plane dans les airs même si les citoyens s’acquittent quand même de leur droit. Dans la plupart des bureaux de vote de ces zones, on remarquait une forte présence des femmes et des seniors (plus de la cinquantaine).
L’issue du scrutin laisse tout le monde perplexe, notamment le candidat à la présidentielle du Congrès Démocratique Africain (ADC), le Professeur Patrick Utomi, trouvé à son lieu de vote de Dolphin Estate et désolé du retard enregistré dans le démarrage du scrutin.
Il a toutefois salué le patriotisme et la citoyenneté naissante de ses compatriotes qui ont bravé le soleil et les menaces de la pluie avec un ciel grondant, pour participer à cette nouvelle étape de leur processus démocratique.
Dans peu de temps, le Nigeria se réveillera avec de nouveaux dirigeants, ceux qui auront obtenu la faveur des urnes sur l’ensemble du territoire.