Libye: Perspectives de coopération entre la BAD et la Libye

Tunis — La Libye est un pays-membre important de la Banque africaine de développement. Avec 3,651 % des pouvoirs de vote de l'institution, la Libye figure parmi les principaux actionnaires africains de la Banque africaine de développement, confirmant son intérêt majeur pour le développement socio-économique du continent.

Bien qu'elle soit devenue actionnaire de la BAD depuis juillet 1972, la Libye est le seul pays-membre régional à avoir choisi de ne pas recourir aux ressources de la BAD pour financer son développement. Cette option résulte de la bonne situation financière de la Libye qui en fait l'un des pays déclinant les indicateurs macroéconomiques les plus élevés, avec un produit intérieur brut d'environ 35 milliards de dollars en 2006 et un revenu par habitant de près de 7 000 US$. Elle s'explique également par la volonté constante de la Libye de manifester sa solidarité avec les autres pays du continent, en particulier les moins nantis.

De cette préoccupation pour un développement solidaire et accéléré de l'Afrique, découle l'intérêt la Libye pour le renforcement de la coopération entre les états africains du Nord au Sud et de l'Est à l'Ouest ainsi que la promotion et le développement de l'intégration régionale.

Engagement conjoint de la BAD et de la Libye pour soutenir le développement de l'Afrique et l'intégration régionale

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Créée en 1963 dans la dynamique de la mise en place de l'Organisation de l'Unité africaine (O.U.A.), la Banque africaine de développement (Bad) est une initiative africaine destinée à soutenir individuellement et collectivement le développement économique et social des états et de ce fait à promouvoir leur intégration régionale. Bien que n'ayant pas de liens d'affiliation directe, l'O.U.A. et la Bad ont pour l'Afrique et les populations africaines des objectifs complémentaires sur les plans politique et économique.

Membre important de l'O.U.A. et de la Bad, la Libye est à l'origine de plusieurs initiatives visant à promouvoir la croissance économique du continent et à renforcer l'intégration africaine afin de lutter contre la pauvreté qui sévit dans plusieurs pays et sous-régions, et intensifier son développement. Cette préoccupation, partagée par la Banque africaine de développement, dont la mission principale est « de contribuer au développement économique et au progrès social durables de ses États membres régionaux, individuellement et collectivement », favorise la coopération entre la Libye et la Bad.

Avec plus de 3 250 projets financés en Afrique depuis 1967, début de ses activités opérationnelles, pour un montant d'engagements cumulés de 60 milliards de dollars, la Bad a acquis une solide expérience en matière d'analyse, d'étude, de financement et d'exécution de projets de développement économique et social dans l'ensemble de ses 53 pays-membres régionaux ainsi que plusieurs projets visant le renforcement de l'intégration régionale.

C'est ainsi que la Bad, en sa qualité d'institution financière continentale, est devenue le principal partenaire de toutes les organisations de coopération et d'intégration régionale, notamment le Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad), la Communauté des États sahélo-sahéliens (Cen-Sad) créée en 1998 à l'initiative de la Libye et dont le siège est à Tripoli, la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), le Marché commun pour l'Afrique australe et orientale (Comesa), la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (Ceeac) l'Union du Maghreb Arabe (Uma) et la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Est (ECEA).

Pour contribuer à la réalisation des objectifs majeurs de ces organisations régionales d'intégration, la BAD a également apporté son soutien financier et technique à leurs instruments de financement du développement, en particulier la Banque de l'Afrique de l'Est et de l'Afrique australe pour le commerce et le développement (Banque de la ZEP ou PTA Bank), la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), la Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC), la Banque de développement de l'Afrique de l'Est (EADB) et la Banque de développement de l'Afrique australe (DBSA).

La Bad a réalisé, en 2006, deux études, portant respectivement sur le secteur bancaire libyen et le développement du secteur de l'eau au profit du gouvernement libyen. Elle a, également, instruit un projet de gazoduc reliant la Tunisie et la Libye.

Principale institution régionale de financement du développement en Afrique, la Banque africaine de développement est prête à coopérer activement avec la Libye, fer de lance des initiatives d'intégration régionale, pour promouvoir le développement collectif de l'Afrique.

L'expertise dont la Bad dispose dans les domaines clés du développement des pays africains pourra être mise à la disposition de la Libye pour l'aider à concevoir et exécuter ses programmes de réformes dans différents domaines de sa gestion économique et financière : réformes bancaires et financières, amélioration du cadre et de l'environnement des affaires indispensable à la promotion d'un secteur privé dynamique, amélioration des stratégies et des politiques visant à soutenir le développement des petites et moyennes entreprises, privatisation des entreprises publiques, développement des infrastructures (routes, chemins de fer, électricité, approvisionnement en eau, assainissement), etc.

Les perspectives de coopération en cours de discussion portent notamment sur la réalisation, par la Bad, d'un certain nombre d'études économiques et sectorielles dans les domaines prioritaires du pays et de la Banque.

Les contours de cette coopération pourraient aller du financement direct d'entreprises privées à l'assistance technique en passant par l'appui institutionnel ou le conseil dans la formulation des politiques d'appui au secteur privé.

La Bad est, en outre, favorable à apporter son soutien financier à la réalisation des projets de gazoduc Libye-Tunisie et de télécommunication RASCOM dont le chef de file est RascomStar-Qaf, le premier opérateur panafricain de télécommunications détenu majoritairement par le Portefeuille des investissements libyens en Afrique et la Société générale libyenne des postes et télécommunications, à côté de l'Organisation régionale africaine de communications par satellite (Rascom) et Thales Alenia Space.

La Banque africaine de développement est, aussi, disposée à mettre son expertise et ses outils au service des initiatives libyennes visant à renforcer l'unité africaine et la coopération régionale.

Dans cette perspective, des pistes de réflexion portent sur la possibilité que la Bad, qui jouit d'un capital de confiance important auprès des autres pays africains, joue un rôle de relais au financement en Afrique de projets de développement par la Libye, à travers la création à la Banque africaine de développement, d' un fonds fiduciaire libyen.

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