Soudan: Darfour - Khartoum aurait violé l'embargo sur les armes

24 Août 2007

Washington, DC — L'ONG Amnesty International a publié vendredi des images montrant que le gouvernement soudanais continuerait d'envoyer "de l'équipement militaire offensif au Darfour",  en violation d'un embargo des Nations unies imposé en 2005 à toutes les parties y compris le gouvernement du président Omar el-Béchir.

Prises en Juillet à l'aéroport de Geneina, à la frontière avec le Tchad, ces images ont été envoyées à Amnesty, ainsi qu'au groupe belge IPIS par des témoins oculaires.

Les photos montrent, entre autres, des soldats de l'armée soudanaise déchargeant des containers d'un avion Antonov, ce qui pour Amnesty constitue une "violation flagrante de l'embargo sur les armes". Cela d'autant plus que la compagnie à qui appartient l'avion, Azza Transport, fait l'objet d'une enquête de l'ONU liée, justement, à une violation d'embargo sur les armes. En mai, le gouvernement américain avait aussi imposé des sanctions contre la même compagnie, l'accusant de "transférer des armes légères, des munitions et de l'artillerie aux forces soudanaises, ainsi qu'aux milices Janjaweed du Darfour".

D'autres photos publiées par Amnesty montrent des hélicoptères militaires de fabrication russe à l'aéroport. Selon l'ONG, des habitants du Darfour avaient signalé que des hélicoptères similaires continuaient de fournir des armes aux Janjaweed. Moscou avait signé un accord d'armement avec Khartoum pour lui fournir des hélicoptères en 2005 et en 2006.

Amnesty accuse également le gouvernement soudanais d'avoir intégré des miliciens Janjaweed au sein de la police des frontières. Et l'ONG d'appeler le Conseil de sécurité de l'ONU à prendre des mesures concrètes pour l'application de l'embargo.

Le conflit au Darfour aurait déjà causé la mort de 200.000 personnes ainsi que deux millions de déplacés. Des chiffres que Khartoum met en doute, tout en niant son implication dans l'armement des Janjaweed.

En Juillet dernier, le Conseil de sécurité a passé une résolution renforçant la force de maintien de la paix de l'Union africaine au Darfour, portant ses effectifs à 26.000 hommes sous commandement hybride ONU-UA.

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