Tunis — Les efforts déployés par le gouvernement marocain pour améliorer le réseau de routes rurales du pays ont reçu l'appui de la Banque africaine du développement mercredi à Tunis, avec l'approbation d'un prêt de 38.71 millions d'unités de compte (UC *), soit 45 millions d'euros par le Conseil d'administration de la Banque pour participer au financement du Deuxième Programme National de Routes Rurales (NRRP2) du pays.
L'objectif du Projet est de contribuer au désenclavement des populations rurales et à l'amélioration des services de transport en milieu rural.
Au niveau sectoriel, le PNRR2 vise la réduction de la pauvreté en milieu rural et la diminution des disparités régionales en matière d'accessibilité et de développement.
Les routes rurales du programme qui feront l'objet du financement de la Banque font partie de la première tranche du PNRR2. Sur le linéaire financé par la Banque, environ 65% des routes rurales sont à aménager en pistes revêtues et 35% en pistes en terre. L'intervention de la Banque concernera l'aménagement de 460 km de pistes revêtues d'une plate forme de 6 mètres de large dont un mètre d'accotement de part et d'autre avec le revêtement par un bicouche sur 4 mètres de large de la bande centrale ; l'aménagement de 226 km de pistes en terre de même largeur mais avec un compactage intensif de la couche finale de la plateforme et, la construction d'ouvrages d'assainissement et la mise en place d'équipements de signalisation. Pour un assainissement des pistes ainsi aménagées, des ouvrages de types dalots, ouvrages busés et dalles submersibles seront construits pour drainer les eaux des oueds de la région dont les régimes sont très irréguliers.
Le projet présente des impacts positifs pour la population des zones traversées, notamment :
* L'amélioration de l'accessibilité rurale et des échanges commerciaux, donc une amélioration de la qualité de vie des populations;
* La mise en place de dispositifs et de mesures d'accompagnement pour renforcer la sécurité routière notamment aux environs des établissements scolaires ;
* L'augmentation de l'accès aux hôpitaux et écoles et donc une réduction de la mortalité maternelle et une augmentation de la scolarité primaire, en particulier pour les filles, par la mise en oeuvre de routes praticables en tout temps;
* La création d'emplois pendant la phase de construction et dans la phase d'exploitation.
L'intervention de la Banque concerne 23 provinces du Royaume. La zone d'influence du projet s'étend sur les régions à vocation principalement agricole. Ces régions sont en général enclavées au niveau de chaque province. Malgré les contraintes de l'enclavement et la vulnérabilité du secteur agricole aux aléas climatiques, la production agricole tirée annuellement de la zone du projet a un impact considérable sur l'évolution du PIB et sur la situation économique des ménages, du fait de l'importance de la population active employée dans le secteur et de la structure de consommation de la population, notamment rurale marquée par la consommation des produits locaux. L'activité agricole dans la zone du Programme participe à hauteur de 14% en moyenne dans la formation du PIB, ce qui fait d'elle une région clé de l'économie marocaine.
L'agriculture dans les zones rurales au Maroc comprend une grande composante traditionnelle dominée par les céréales et les cultures vivrières, une composante de cultures irriguées réalisées par les grandes fermes produisant principalement les céréales et la betterave sucrière et une autre composante fournissant de produits à grande valeur ajoutée : les fruits frais et les légumes. Au cours des dix dernières années, la valeur ajoutée agricole a varié de 36,6 à 65 milliards de dirhams. Ce secteur emploie 44,4% de la population active totale au niveau national et 80,9% au niveau rural.
Le coût estimatif de la première tranche du PNRR2 est de 560,14 millions d'UC, soit 7.125,00 millions de dirhams. La participation de la Banque dans la réalisation de la première tranche du PNRR2 s'élève à environ 39 millions d'UC. Plusieurs bailleurs de fonds participent au financement du programme sur une base parallèle.
Les opérations de la BAD au Maroc ont commencé en 1970. Ses engagements s'y chiffrent à ce jour à 3,54 milliards d'UC, soit (4 milliards d'euros ou 49,63 milliards de dirhams) pour 84 opérations.
*1 UC = 1.11711 EUR = 12.5504 Dirham as at 05/09/2007