Tunis — Dans le souci d'améliorer l'environnement des affaires en Afrique, le Conseil du Groupe de la Banque africaine de développement, (BAD), a avalisé mercredi à Tunis, un don de 15 millions de dollars, a partir de son compte d'excédent, pour appuyer la Facilité pour le climat d'investissement (FCI).
La FCI est une nouvelle initiative public-privé à travers laquelle des bailleurs de fonds, des entreprises internationales et locales ainsi que des ONG collaborent avec les gouvernements africains et les organisations régionales à l'amélioration du climat d'investissement aux niveaux national, régional et panafricain. La FCI est domiciliée à Dar es Salaam, Tanzanie. Elle coopérera avec les autres acteurs oeuvrant sur le terrain à l'amélioration du climat des affaires.
Pour accomplir sa mission, la Facilité s'est assignée trois objectifs principaux : promouvoir un environnement favorable à la réforme du climat des affaires - encourager, créer et collaborer avec des coalitions qui oeuvrent pour la réforme de l'environnement des affaires, et soutenir le dialogue avec les gouvernements sur la question ; assainir le climat des affaires - aider les gouvernements à créer à tous les niveaux, un cadre juridique, réglementaire et administratif favorable à l'entreprise afin de stimuler l'investissement et la croissance et la création d'emploi; et inciter le milieu des affaires à être réactif - améliorer le regard des investisseurs sur l'Afrique en faisant la promotion des améliorations apportées à l'environnement des affaires.
La FCI apportera son soutien à l'élaboration et à la mise en oeuvre de programmes dans les huit domaines de l'environnement des affaires, reconnus par tous comme étant prioritaires, notamment, les droits de propriété ; les impôts et les douanes ; l'investissement dans les infrastructures ; la concurrence ; l'enregistrement des entreprises et les goulots bureaucratiques ; les marchés financiers ; les marchés du travail ; et la corruption et la criminalité.
Les activités de la FCI peuvent être regroupées sous six grandes rubriques : la revue et la réforme législative ; le renforcement des capacités d'institutions clés tels que les bureaux d'enregistrement de la propriété foncière et des entreprises ainsi que les tribunaux de commerce ; la promotion du dialogue public-privé ; la mise en oeuvre des recommandations du processus du Mécanisme africain de revue par les pairs du NEPAD ; le recherche et les études économiques et sectorielles dans les domaines prioritaires mentionnés; la promotion à travers les médias, de l'image de l'Afrique en tant que destination pour les investissements.
La FCI comprend deux organes de décision, un Conseil d'administration et ses sous-comités et une Direction Générale. Un troisième organe appuie le conseil et la direction, le Comité consultatif technique (CCT).
Le programme de travail de la FCI prévoit le traitement d'environ 12 nouveaux projets chaque année. La taille de ces derniers pourra varier, allant d'un montant inférieur à 500 000 $EU que pourra approuver le Directeur Général à plus d'un million qui requiert l'approbation du conseil d'administration. La FCI donnera la priorité aux programmes qui permettront de compléter ceux déjà engagés ou projetés par les autres partenaires du développement et de préférence ayant une certaine taille.
Les opérations de la FCI seront, dans un premier temps, articulées autour de trois thèmes stratégiques, le commerce intra-africain - améliorer l'environnement des importations et des exportations africaines et, renforcer et simplifier l'administration afin de faciliter les échanges commerciaux inter-frontaliers ; favoriser la création et le développement des entreprises - en mettant l'accent sur les contraintes au développement des TIC et des infrastructures, l'enregistrement et l'octroi de licences pour les entreprises, et les droits de propriété ; promouvoir un environnement favorable aux activités financières et à l'investissement - créer des marchés de capitaux, accroître l'accès des entreprises aux financements, améliorer les règles qui régissent les institutions de deuxième et troisième rangs et faciliter l'amélioration de l'infrastructure numérique.
A l'invitation de la Facilité, la Banque jouera deux rôles clés qui devraient faire de l'institution son principal partenaire régional. Elle sera le premier financier régional et l'administrateur des ressources.
Les besoins en financement de la FCI sont estimés à 550 millions de dollars EU durant ses sept années d'existence, dont 120 millions de dollars EU pour les trois premières années. Le don de 15 millions de dollars sera approuvé par le Conseil des Gouverneurs du Groupe de la Banque.