Tunis — « Mobiliser l'aide pour le commerce: Regard sur l'Afrique », est le thème central d'une conférence de haut niveau qui se tiendra du 1er au 2 octobre à Dar es-Salaam en Tanzanie sous l'égide de la Banque africaine de développement, la Commission économique pour l'Afrique (CEA) et l'Organisation mondiale du commerce (OMC), en collaboration avec la Banque mondiale.
Le président de la Tanzanie, M. Jakaya Mrisho Kikwete; l'ancien président du Mozambique, M. Joaquim Chissano; et l'ancien Secrétaire général des Nations unies, M. Kofi Annan, sont invités à la conférence qui rassemblera des ministres de finances et du commerce, des représentants des institutions donatrices majeures, des institutions régionales et des acteurs principaux du secteur prive pour discuter les défis relatifs au commerce dans la région et définir les priorités pour des actions éventuelles.
Parmi les interventions seront celles du président de la BAD, M. Donald Kaberuka; du secrétaire exécutif de la CEA, M. Abdoulie Janneh ; du directeur général de l'OMC, M. Pascal Lamy ; du président de la Banque mondiale, M. Robert Zoellick et celle du président de la Commission africaine, M. Alpha Oumar Konare.
Les différents intervenants soulignant la perspective africaine de l'Initiative Aide pour le commerce et encourageront les gouvernements, les donateurs et le secteur prive à relever des défis précis en faveur du continent, à dresser une liste des priorités relatives à l'Initiative Aide pour le commerce et à essayer à trouver des solutions susceptibles de répondre à ces défis. La conférence permettra aussi de sensibiliser les participants à l'importance du commerce pour la croissance, d'encourager l'échange d'informations sur les meilleures pratiques et de faciliter les actions collectives afin de maximiser les bénéfices de l'Initiative Aide pour le commerce.
Dans un document relatif au sujet publié avant la conférence, MM.
Kaberuka et Lamy ont souligné le défi majeur auquel fait face le continent dans ce domaine. Ils ont, par ailleurs, indiqué que bien que le commerce africain ait connu une augmentation de presque cinq fois en vingt ans et que les exportations aient connu une augmentation annuelle de 15% depuis 2000, la part du marché du continent reste à la traîne.
« En 1950, la part de l'Afrique était de 10 pour cent alors qu'aujourd'hui elle s'établit à moins de 3 pour cent. Les exportations de biens et de services étant 20 fois plus importantes qu'elles ne l'étaient en 1950, s'établissant à 14 000 milliards, un retour à une part de marché de 10 pour cent signifierait une énorme expansion des ressources. Mais cela n'ira pas sans effort et sans argent », ont-il déclaré.
« Le coût de la connectivité téléphonique y est plus élevé que partout ailleurs. Les coûts du transport en pourcentage de la valeur totale des importations y atteignent 13 pour cent contre 8,8 pour cent pour les autres pays en développement et 5,2 pour cent pour les pays industrialisés. Au Kenya, l'importation d'un conteneur revient en moyenne à près de 2 500 dollars, soit cinq fois plus qu'à Singapour. Le coût de revient au kilomètre de l'utilisation d'une remorque à double essieu en Tanzanie est deux fois et demie ce qu'il est en Indonésie ou au Pakistan », ont-il souligné.
Au cours de deux jours, les participants examineront ces problèmes et participeront à une séance de réflexion sur une gamme de questions relatives à l'Initiative Aide pour le commerce, telles qu'elles affectent l'Afrique dans le cadre de la mondialisation.
Le programme de la conférence comportera un dialogue ministériel portant sur "Pourquoi l'Initiative Aide pour le commerce est-elle importante à l'Afrique. Le dialogue sera suivi de trois séances de réflexion sur " La mobilisation d'aide pour le commerce" en Afrique de l'Ouest, l'Afrique Centrale, l'Afrique de l'Est, l'Afrique Australe et l'Afrique du Nord.
D'autres discussions porteront sur " la Facilite du climat d'investissement pour l'Afrique" mise en place par le BAD et ses partenaires, "les dimensions du développement relatives à l'Initiative Aide pour le commerce", « Tirer profit des banques régionales africaines » et « le dialogue ouvert » sur la feuille de route pour l'action.
Les séances seront précédées d'un atelier organisé par la BAD, le 30 septembre, sur le rôle du renforcement des capacités en matière sanitaire et phytosanitaire dans la promotion de l'intégration des pays en développement dans le commerce mondial et cela s'inscrit dans le cadre de la Facilité de développement commercial et de normes (STDF).
L'OCDE organisera un Forum de praticiens de niveau technique, le 2 octobre, parallèlement à l'événement ministériel pour discuter des aspects opérationnels important de l'Initiative Aide pour le commerce de l'OMC. Le Forum permettra de comprendre le cadre de suivi de l'OMC sur l'Initiative Aide pour le commerce, afin de déterminer le rôle et le contenu des questionnaires et de rapports. Cela permettra également d'établir un dialogue régional sur les défis récurrents relatifs à la mise en ouvre de la capacité du commerce dans la région.
La conférence qui se tiendra à Dar es Salaam est la dernière des trois réunions régionales tenues cette année dans le cadre de l'Initiative Aide pour le commerce lancée en décembre 2005 lors de la Conférence ministérielle à Hong Kong. Les deux autres se sont tenues à Lima au Pérou du 13-14 Septembre pour l'Amérique latine et à Manille aux Philippines, pour l'Asie et la région Pacifique du 19-20 Septembre. Les résultats des trois réunions seront intégrés dans la Revue de l'Initiative Aide pour le commerce de l'OMC qui se tiendra à Genève du 20-21 novembre 2007.