Afrique: Can Ghana 2008 - de rudes combats en perspective

22 Octobre 2007
analyse

Accra — Synthèse du tirage au sort du 19 octobre dernier

Groupe  A : Une main clémente pour le Ghana ?

C'est a priori l'avis des populations ghanéennes satisfaites de la position du Ghana à l'issue du tirage au sort de la vingt sixième Can.

La main de l'emblématique capitaine de l'équipe du Ghana, Anthony Baffoe aura donc été clémente pour son pays lorsqu'il devait tirer  la boule de ses adversaires. En tirant la Guinée, le Maroc et la Namibie comme adversaires du premier tour des « Black stars », la main d'Anthony Baffoe désormais membre du comité d'organisation locale sera peut être le coup de pouce du destin pour le Ghana.

Dans une poule à 4 et avec un match d'ouverture peut  être le plus difficile du groupe face à la Guinée, les « Black stars » devant leur public et la pléiade de talentueux joueurs devraient facilement atteindre le second tour.

Le « Syli National » de Guinée, entraîné par l'expérimenté Robert Nouzaret, devrait franchir un nouveau palier avec une équipe renforcée par de nouveaux joueurs souvent bi-nationaux.

Quart de finaliste de la précédente édition, le « Syli national »mieux structuré de nos jours devrait logiquement obtenir l'un des deux tickets qualificatifs du groupe pour le second tour malgré la présence du Maroc et du Ghana.

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Les « Lions de l'Atlas » du Maroc, après leur échec de 2006 en Egypte, auront à cœur de se racheter et prétendre à un second titre continental après l'unique victoire connue, il y a de cela 32 ans, en 1976.

Le recrutement de l'ancien entraîneur des « Éléphants » de Côte d'Ivoire,  Henri Michel, s'inscrit dans cette dynamique.

Cette poule avec la présence de trois entraîneurs français Claude Leroy (Ghana), Robert Nouzaret (Guinée) et Henri Michel (Maroc) devra offrir des rencontres de haute densité tactique et technique en raison de la qualité de la formation française.

La Namibie, qui sera à sa deuxième expérience de Can, reste la grande inconnue du groupe et certainement son petit poucet, mais les « Brave Warriors » pourraient toutefois surfer sur la vague de leur belle qualification pour créer la surprise.

Groupe B : Que des derbys ouest-africains ?

Un regard rapide sur la composition du groupe révèle aussitôt la proximité géographique, culturelle et linguistique de ses deux duos de pays (Nigeria-Bénin et Côte d'Ivoire – Mali).

Le site de Sekondi- Takoradi devrait vraiment vibrer durant cette période de Coupe d'Afrique si les supporters de tous ces pays proches du Ghana se déversent dans la localité. Ils viendront certainement par les airs mais pour la plupart par les frontières terrestres afin d'être témoins des grands moments de ce groupe.

Les « Éléphants » de Côte d'Ivoire, finalistes malheureux deux années plus tôt et récents mondialistes, seront l'équipe à battre.

La brochette de footballeurs d'exception dont les noms figureront sur la liste ivoirienne (parmi lesquels Didier Drogba), devra faire preuve de beaucoup de caractère pour se faire respecter par des équipes dont le principal challenge serait de battre la Côte d'Ivoire.

Le premier match du groupe avec une affiche Nigeria-Côte d'Ivoire influera beaucoup sur l'issue de cette poule 100% ouest-africaine où la qualification s'obtiendra difficilement entre pays amis et frères.

C'est ainsi que toutes les rencontres de cette poule auront des allures de derbys même si la Côte d'Ivoire et le Nigeria, habitués du tournoi, restent les plus grands favoris du groupe mais aussi du tournoi. Au délà, leur  confrontation donnera lieu à une opposition allemande entre Berti Vogts (Nigeria) et  Ulrich Stielike (Côte d'Ivoire).

Le Mali, absent en 2000, aura à cœur de reconduire ce qui devient un gage de sa participation à toutes les Can : atteindre les demi-finales.

Les « Écureuils » du Bénin,  qui ont coiffé au poteau de la qualification l'ancien mondialiste togolais, vivront différemment leur deuxième expérience de qualification à la Can après 2004.

Groupe C : L'Egypte conservera t-elle son titre ?

L'Egypte aura du mal à défendre son titre dans cette Coupe d'Afrique des nations de football devant l'ogre camerounais et la déterminée Zambie.

Les « Pharaons », qualifiés seulement lors de l'ultime match, ne sont plus la magnifique sélection qui était imprenable chez elle au Caire, il y a deux ans. Elle devra faire face à toutes les sélections qui lui rendront sa mission de conservation du titre quasiment impossible.

De même, les « Lions indomptables » ne font plus peur sur le continent. En proie à de nombreux problèmes de discipline et d'autorité, la sélection camerounaise actuellement sans entraîneur abordera encore cette Can dans la confusion et l'impréparation. Le doute qui plane également sur la participation de Samuel Eto'o n'est pas de nature à loger le Cameroun à la meilleure des enseignes. Mais attention, cette équipe s'est toujours montrée conquérante et efficace en de pareilles circonstances.

La Zambie s'affirme de plus en plus après quelques années d'errements dus à un changement total de cap dans la politique de la sélection. Les nouveaux héritiers de  Kalusha Bwalya ont déjà décliné leurs ambitions avec les éliminatoires. Ils seront les principaux outsiders de la compétition.

Le Soudan signe son grand retour après plusieurs décennies d'absence. Un retour justifié au regard des excellents résultats que connaissent les clubs soudanais en compétitions inter-club.

L'ossature de la sélection constituée essentiellement des joueurs des deux principaux clubs du pays (El Hilal et El Merriekh) pourrait par son homogénéité jouer les trouble-fêtes dans cette poule.

Groupe D : Une affaire de mondialistes ?

Les 4 sélections qui se trouvent dans cette poule ont la particularité d'avoir chacune été au moins une fois mondialiste. La Tunisie, le Sénégal, l'Afrique du Sud et l'Angola ne se feront pas de cadeaux. Il est apparemment aussi le  groupe le plus équilibré jusque dans sa composition avec chaque région du continent et chaque entité linguistique représentée (arabophone, francophone, anglophone et lusophone).

La Tunisie vainqueur il y a de cela 4 ans lors du tournoi organisée chez elle est depuis lors retournée dans les rangs avec une génération de joueurs ne possédant plus leurs jambes de 20 ans. Elle tient sa régularité aux joutes continentales à la présence active et efficace de son sélectionneur français Roger Lemerre.

Le Sénégal n'est pas logé à une meilleure enseigne avec la plupart de ses joueurs de 2002 absents aujourd'hui de la sélection. L'arrivée toutefois d'une nouvelle génération de jeunes joueurs pourraient servir de rampe de lancement à l'entraîneur Kasperzack pour atteindre son objectif de victoire finale.

Les « Bafana Bafana » avec leur entraîneur brésilien Carlos Alberto Parreira ne brillent plus sur la scène continentale. L'organisation prochaine du mondial en terre zoulou devrait contribuer à booster le moral et l'envie de résultats de la sélection. Depuis sa finale perdue de 98, L'Afrique du Sud a du mal à s'imposer sur le continent et même à se frayer un passage parmi le carré d'as de la compétition.

Sous la houlette de l'ancien champion du monde brésilien, elle devrait revenir au sommet du football continental. La bonne participation au prochain mondial des Sud africains passe par une belle compétition à Kumasi.

L'Angola est la force montante du football africain. En attendant qu'elle accueille enfin la prochaine Can chez elle, la sélection des « Palancas Negra » devrait rétablir son mérite dans ce tournoi qui ne lui réussit pas.

Les nombreux efforts consentis par les responsables du football qui souffrait de la prédominance du basket autorise à croire à une amélioration des performances angolaises en Can.

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