Tunis — Les démarches visant à accélérer l'exécution du projet d'interconnexion électrique de Bujagali (BIP) en Ouganda ont franchi une nouvelle étape la semaine dernière avec la signature d'un accord de prêt portant sur 19,21 millions d'unités de compte (UC*), soit environ 29,7 millions de dollars, par des représentants du Groupe de la Banque africaine de développement et du Gouvernement ougandais.
L'accord a été signé vendredi à Tunis par l'ambassadeur de l'Ouganda en Libye, M. Moses Kiwe Sebunya, et par le directeur de la Facilité africaine de l'eau, M Kordje Bedoumra, au nom du Vice-président chargé de l'Infrastructure, du Secteur privé et de l'Intégration régionale, M.
Mandla Kantsho, en présence de l'administrateur représentant l'Ouganda à la Banque, M. Peter Sinon.
« L'objectif commun du Gouvernement ougandais et de la Banque africaine de développement dans le secteur de l'électricité est d'élargir l'accès de la population à l'électricité pour favoriser un développement socio-économique écologiquement durable », a-t-il dit. Avant d'ajouter que le projet fournirait une capacité de transport suffisante pour apporter l'électricité aux consommateurs, à partir de la centrale électrique de Bujagali située près de Jinja, à quelque 87 kilomètres au nord-est de Kampala.
Le projet, qui porte sur la construction de 100 km lignes de transport d'électricité, a été approuvé en juin par le Conseil d'administration du Fonds africain de développement et vient en complément d'un partenariat public-privé visant à construire une centrale hydroélectrique de 250 MW, pour laquelle la Banque avait approuvé un prêt de 110 millions de dollars un mois auparavant, faisant de Bujagali un des plus grands projets hydroélectriques en Afrique. Le coût total du projet est estimé à 735,5 millions de dollars, dont la BAD apportera 139 millions pour le financement de la centrale et des lignes de transport.
Au cours d'une visite qu'il a effectuée sur le site du projet au début de ce mois, le président de la BAD, M. Donald Kaberuka, a déclaré que le Groupe de la Banque était fermement déterminé à accompagner les efforts déployés par les pays membres pour mettre plus en valeur leur potentiel énergétique. « Il est temps que l'Afrique exploite son immense potentiel hydroélectrique », a-t-il dit.
Les principaux bénéficiaires du projet sont les sociétés publiques de distribution, les ménages ainsi que les industries et les entreprises consommatrices d'électricité, connectés au réseau national, qui vont bénéficier, grâce au projet, d'un approvisionnement plus fiable et à moindre coût. Il s'agit de tous les clients actuels et potentiels de la société de distribution UMEME, qui compte environ 300.000 clients, dont 250.000 ménages, qui sont connectés au réseau, et auxquels viennent s'ajouter quasiment 20.000 nouveaux clients chaque année. En plus, le projet va fournir de l'énergie pour alimenter pratiquement 280.000 nouveaux clients qui doivent être connectés au réseau d'électricité national. Les consommateurs des pays voisins, Rwanda, Tanzanie et Kenya, qui ont une interconnexion avec l'Ouganda, pourraient également tirer profit du projet grâce à l'amélioration de la disponibilité de l'électricité et au potentiel d'exportation du système ougandais.
Le coût total du BIP est estimé à 50,13 millions d'UC, soit, 75,84 millions de dollars Le projet sera financé par le FAD, la Banque japonaise pour la coopération internationale (JBIC) et la compagnie d'électricité de l'Ouganda (UETCL) à hauteur de 38,3%, 38,3% et 23,4% respectivement.
Le Groupe de la Banque a commencé ses interventions en Ouganda en 1968 et a à ce jour approuvé en faveur du pays 102 opérations, dont des projets dans le secteur de l'agriculture (27 %), le secteur social (19 %), le multisectoriel (14 %), l'eau (8 %), le secteur financier (8 %), ceux de l'énergie (6 %), de l'industrie et des mines (3 %) et des communications (1 %). Le projet d'interconnexion de Bujagali porte l'engagement cumulé du Groupe de la Banque en Ouganda à 911 millions d'UC, dont 309 millions ont été décaissés.