Finalement le miracle n'a pas eu lieu. Le président sortant Mwai Kibaki a été déclaré vainqueur de l'élection présidentielle kényane de jeudi dernier avec 4.584.721 voix contre 4.352.993 pour son challenger immédiat Raila Odinga.
L'annonce a été faite dimanche par Samuel Kivuitu, président de la Commission électorale (ECK).
Ces résultats ont aussitôt été contestés par Odinga, que des décomptes préliminaires mettaient pourtant largement en tête. Tout en criant à la fraude, il a appelé l'ECK à recompter les votes.
Une préoccupation que semble partager la mission d'observateurs de l'Union européenne, qui met en doute la fiabilité des résultats annoncés par l'ECK.
Mais selon le quotidien East African Standard basé à Nairobi, Kibaki aurait déjà prêté serment autour de 18 heures locales en présence du président de la Cour suprême, du ministre de la Justice et des chefs d'état-major.
Entre temps la contestation s'est traduite en émeutes dans plusieurs localités, particulièrement dans Kibera, le plus grand bidonville de la capitale, fief d'Odinga.
De son côté la Comesa, organisation sous-régionale de l'Afrique orientale, a appelé le peuple kényan au calme, tout en encourageant l'opposition à exprimer sa contestation par voie légale dans le respect de l'Etat de droit.