Une manifestation des partisans de l'opposition kényane a dégénéré mercredi après que la police ait fait usage de gaz lacrymogènes, apprend-t-on de diverses sources locales.
Selon le quotidien The Nation, des manifestations ont été observées dans les villes de Mombasa, Kisumu et à Nairobi, la capitale.
La veille le président Mwai Kibaki et son rival Raila Odinga du Mouvement démocratique orange (ODM) se sont retrouvés face-à-face au parlement mais sans toutefois échanger des paroles.
C'était à l'occasion du vote du président du parlement, une élection qui s'est soldée par la victoire du candidat ODM, Kenneth Marende, par une marge de 105 députés votants contre 101 pour le candidat du camp Kibaki, Francis Ole Kaparo, qui avait occupé le perchoir depuis les élections multipartites de 1992.
Près d'une heure après, Farah Maalim, un autre député ODM, a remporté le siège de vice-président du parlement.
La police a interdit les manifestations de mercredi au nom de la préservation de la paix publique, mais cette interdiction a toutefois été décriée par des organisations de droits de l'homme qui estiment que le droit de manifester s'inscrit dans le cadre de l'Etat de droit.
Au moins une personne a été tuée à Kisumu, selon The Nation. De la même source on apprend que Raila Odinga aurait réaffirmé son rejet de la victoire déclarée de Kibaki.
"Ce gouvernement n'a aucune crédibilité sur la scène internationale, et c'est pour cela qu'il a déployé un grand nombre de policiers à travers le pays afin d'empêcher nos manifestations pacifiques", a-t-il dit.
Selon le HCR, des milliers de personnes ont été déplacées par les violences post-électorales au Kenya, dont l'issue demeure incertaine.