Washington, D.C. — Le mercenaire britannique Simon Mann a été extradé vendredi du Zimbabwe vers la Guinée équatoriale, où il devrait être jugé pour tentative de renversement du régime en place à Malabo.
Mann avait été arrêté en mars 2004 à Harare, la capitale zimbabwéenne, à bord d'un avion lié à une tentative de coup d'État avortée en Guinée équatoriale, une affaire dans laquelle serait également trempé Mark Thatcher, fils de l'ex- "Dame de fer" de la Grande Bretagne. Jonathan Samkange, l'avocat de Mann, a perdu un appel interjecté à la Cour suprême du Zimbabwe, la plus haute juridiction du pays.
Certains observateurs craignent cependant qu'en cas d'extradition, Mann pourrait être torturé ou détenu dans des conditions inhumaines. La Guinée équatoriale, nouvel eldorado pétrolier, a mauvaise réputation en matière de droits de l'homme.
En vue de redorer son image sur le plan humanitaire, le gouvernement équato-guinéen a adopté récemment une loi interdisant la torture, selon l'ONG Amnesty International. Il est également signataire de la Convention onusienne contre la torture.
Mais d'aucuns craignent que ces garanties n'existent que sur papier. Mercredi la visite annoncée d'un expert onusien en matière de torture, Gustavo Gallon Giraldo, a été unilatéralement repoussée au mois d'avril par Malabo.
Le but de cette visite était de s'assurer de l'évolution des droits de l'Homme dans le pays.
Le chef de l'État équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, est au pouvoir depuis 1979, à la faveur d'un putsch qui mit fin au règne de Macias Nguema.