Le président américain George W. Bush a démenti mercredi vouloir implanter une base militaire en Afrique dans le cadre d'Africom, un projet controversé du Pentagone qui met sur pied un commandement militaire pour le continent.
"Nous ne visons pas de nouvelles bases en Afrique", a déclaré George Bush lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue ghanéen John Kuffuor, "c'est tout simplement faux".
Mais il tient toutefois à préciser que cela n'exclut pas la possibilité d'établir "une sorte de bureau quelque part en Afrique".
Pour l'instant plusieurs pays africains s'opposent au projet, y compris le Nigeria, 5e plus grand exportateur de pétrole aux Etats-Unis.
Entre temps le général d'armée William Ward, qui dirige Africom, a récemment fait une tournée dans le golfe de Guinée, et les "manœuvres" militaires de soldats américains sur les côtes africaines sont loin de rassurer.
D'autant plus que le Liberia, prochaine étape du président Bush, a déjà offert aux Etats-Unis d'héberger Africom sur son sol.
Pour certains, une présence américaine dans le golfe de Guinée pourrait mettre en danger une Afrique sub-saharienne jusque-là jugée sans intérêt majeur par Al Qaida et ses affiliés. Or, soutiennent-ils, tout pays qui accepterait de servir de base deviendrait presqu'automatiquement la cible des terroristes enclins à nuire aux intérêts américains.
À cela s'ajoutent des craintes fondées sur la possibilité d'une nouvelle "guerre froide" entre les Etats-Unis et la Chine, dont les relations avec l'Afrique se sont accrues au cours de ces dernières années.
Une éventualité que George Bush balaie du revers de la main. "Je ne perçois pas l'Afrique comme un quitte ou double entre la Chine et les Etats-Unis", a-t-il dit.
Une vue que partage le président ghanéen, qui se veut d'ailleurs optimiste. "Je suis ravi que le président Bush apporte un démenti à la notion selon laquelle les Etats-Unis ont l'intention d'implanter des bases militaires en Afrique", a dit John Kuffuor. "Je crois que l'explication du président Bush devrait mettre fin aux spéculations", a-t-il ajouté.