Nouakchott — La série des conférences internationales initiée par l'ANEJ se poursuit sur l'ensemble du continent. Après Kigali, le réseau des journalistes africains de l'environnement se penche en conclave à Nouakchott sur la problématique suivante : « L'Afrique face aux enjeux de l'environnement ».
Le Palais des congrès de Nouakchott a abrité la cérémonie d'ouverture de la conférence internationale des journalistes d'Afrique du Nord, Australe et de l'Océan indien sous le haut patronage du président de la République Islamique de Mauritanie, Sidy Mohamed Cheikh Ould Abdallah.
Cette rencontre qui entre dans le cadre du cycle des conférences régionales au profil des journalistes africains de l'environnement et financée par l'Union Européenne devrait permettre aux participants venus des 3 zones du continent de réfléchir et échanger sur l'impact des différentes politiques environnementales sur la vie des populations et leurs milieux de vie.
Le choix symbolique de la République Islamique de Mauritanie qui fait face à de nombreux défis environnementaux pour abriter cette rencontre de l'ANEJ, a été guidé par la volonté exprimée par les leaders mauritaniens à affronter ces challenges écologiques. C'est la signification qu'a tenu à apporter le premier ministre mauritanien Zein Ould Zeidane en rehaussant de sa présence la cérémonie d'ouverture de cette deuxième réunion après Kigali.
« L'Afrique dans une situation critique »
Prenant la parole pour souhaiter la bienvenue aux journalistes et définir le cadre des travaux, le Président de l'ANEJ, Sidy Moctar El Cheguer en a profité pour dresser un tableau sombre de l'environnement sur le continent.
« Dans cet obscur tableau, l'Afrique notre continent est dans la situation la plus critique, la plus périlleuse. Déjà vulnérables aux plans économiques, sociaux et politiques, nous le sommes désormais au plan environnemental. Nous sommes en quelques sortes les laissés pour compte de la détérioration des écosystèmes ». Les murs du centre de conférence international de Nouakchott résonnent encore des échos pessimistes de la situation environnementale de notre continent tel que dressé par le président de l'ANEJ, si rien n'est fait.
A sa suite les partenaires de l'ANEJ présents dans la salle notamment l'Union Européenne et le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) se féliciteront de l'existence de l'ANEJ et de ses travaux pour contribuer à l'information et la sensibilisation des populations sur les questions cruciales de l'environnement.
Durant 48 heures, la cinquantaine de journalistes africains présents s'épancheront avec les experts de l'Union Européenne, des ONG et de la société civile sur des thèmes aussi variés et diversifiés comme sur ce qui devrait être la relation et le rôle des journalistes et des environnementalistes dans la sensibilisation des parties prenantes à la mise en œuvre des conventions internationales sur l'environnement.
Vers la Création d'un pacte environnemental
Des panels devraient au deuxième jour des travaux s'intéresser dans la même veine au rôle de la presse africaine dans la bonne gouvernance environnementale. Un vœu cher à l'ANEJ et inscrit au fronton de son combat de tous les jours pour une Afrique protégée et sauvée des fléaux des catastrophes naturelles.
Ce principe de la bonne gouvernance environnementale qui tend toute l'action militante de l'ANEJ devrait permettre de finaliser le projet de rédaction d'un pacte environnemental propre à l'ANEJ et qui sera soumis aux chefs d'Etats africains pour une adoption collective en marge d'une grande messe continentale.
Nouakchott après Kigali en juin dernier permettra d'esquisser des solutions durables pour les problèmes de l'environnement, spécifiques à chaque zone régionale. Ainsi le casse tête de la gestion des déchets solides en Afrique du Nord due à une forte industrialisation, s'accompagnera de l'étude du stress climatique de la partie orientale et australe de notre continent avec les inondations et leurs corollaires de dégâts humains et matériels. Quid de la partie centrale et occidentale de l'Afrique dont la Mauritanie, qui pointeront du doigt, la désertification et la destruction des écosystèmes.
Les journalistes africains avant de quitter la capitale mauritanienne auront également des séries de rencontres et de conférences de presse avec les autorités politiques du pays. Mais ils traceront surtout les contours de la troisième réunion qui se tiendra en Avril à Bamako.