Le prochain Sommet de l'Organisation de la Conférence Islamique a été l'occasion pour le Sénégal de réaliser d'énormes investissements dans le domaine des infrastructures. Allafrica revient sur les investissements réalisés par l'Agence nationale de l'organisation de la conférence islamique (ANOCI).
La capitale sénégalaise, Dakar, a changé complètement de visage depuis quelques mois. Pour le visiteur qui débarque, elle offre l'image d'une ville en chantier. Les changements sont visibles un peu partout. Ponts, tunnels, routes, infrastructures de dernière génération, hôtels sont sortis de terre très rapidement au cours de ces derniers mois, renforçant la position de la capitale sénégalaise comme une des métropoles phares de l'Afrique de l'Ouest.
Cette transformation a été rendue possible par le Sommet de la Conférence Islamique programmé les 13 et 14 mars 2008. Le management de l'Agence nationale de l'organisation de la Conférence islamique (Anoci) conduit par Karim Wade et Abdoulaye Baldé a choisi de saisir l'opportunité du Sommet pour engager de grands travaux d'infrastructures destinés à mettre les hôtes du Sénégal dans les meilleures conditions possibles, mais aussi donner un sérieux coup de pouce à l'économie sénégalaise.
Le pari est en train d'être gagné. C'est au total un montant de près de 90 milliards de francs CFA qui va être injecté pour la réalisation des infrastructures liées au sommet de Dakar. A la fin du mois de février, la facture définitive s'élève à 72 milliards de francs CFA dépensés dans l'édification d'infrastructures, notamment routières. La priorité a été donnée aux axes routiers qui ont des incidences directes sur la fluidité du trafic.
Ce dernier point constitue une formidable aubaine pour l'économie sénégalaise dans l'ensemble. En effet, une étude de la Banque mondiale estimait le coût des embouteillages a près de 100 milliards de francs CFA chaque année. Les travaux de l'ANOCI devraient donc engranger de fortes économies pour le pays et le rendre plus compétitif au plan des infrastructures. Sans compter l'impact attendu au niveau de l'emploi des jeunes : près de 6000 emplois nouveaux créés.
Autre fait important : l'originalité du mode de financement. Les travaux n'ont pas été financés par les bailleurs de fonds traditionnels du Sénégal, mais par des partenaires de la Oummah, particulièrement l'Arabie Saoudite et le Fonds koweïtien qui ont consenti des dons et prêts. Au total, ces investissements ont été financés à hauteur de 75% par des bailleurs, à 20% par des privés et à 5% par le gouvernement sénégalais. Le Sénégal a ainsi pu se doter d'infrastructures de premier plan, sans s'endetter de manière inconsidérée et mettre en péril ses agrégats macro-économiques.