Dakar — Après les hauts fonctionnaires de l'Organisation de la Conférence Islamique, c'est au tour des ministres des affaires étrangères de la Ummah Islamique de se pencher sur l'ordre du jour de la Conférence avant la rencontre des chefs d'Etats et de gouvernements.
La réunion des ministres des Affaires étrangères prend le relais à celle des hauts fonctionnaires de l'organisation islamique qui s'est tenue ce week-end à Dakar.
Elle précède l'ouverture du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Organisation de la Conférence Islamique (OCI) qui sera le moment fort de ce onzième sommet qu'abrite le Sénégal pour la deuxième fois après 1991.
Les responsables de la diplomatie des pays membres ont entamé leur réunion cet après-midi alors qu'elle était prévue dans la matinée. La deuxième salle de conférence du Méridien Président totalement rénovée pour la circonstance a servi de théâtre pour les travaux des ministres. Ils étaient près d'une quarantaine de ministres des affaires étrangères à répondre à l'invitation du Sénégal.
La Malaisie passe le relais au Sénégal
La cérémonie a d'abord débuté par une brève séance de récital du coran par un jeune sénégalais avant que le représentant du ministre Malaisien des affaires étrangères ne prenne la parole pour une sorte de bilan de la présidence Malaisienne depuis le dixième sommet de l'OCI.
Il reviendra sur les actes posés par la Malaisie et les initiatives prises par ce pays pour renforcer la position de la Ummah dans le monde.
Ainsi il rappellera les recommandations de Putrajaya qui ont servi de feuille de route pour son pays dans l'exercice de la présidence de l'OCI.
La Malaisie a donc selon son représentant tout mis en oeuvre pour relever le bien être de la Ummah, restructurer le secrétariat général de l'OCI et inciter à la révision de sa charte.
Ce qui amène ce pays de l'Asie, à appeler au renforcement et à la dignité de la Ummah face aux clichés négatifs qui l'assaille.
La défense de la cause Palestinienne à l'origine de la naissance de l'OCI en 1969 à Rabat n'a pas échappé aux différents intervenants de la réunion pour une réussite de ses travaux.
Tour à tour, le représentant de la Malaisie au nom de la présidence sortante, le secrétaire générale de l'OCI et le Sénégal qui assurera désormais la présidence de la Ummah, ont parlé de la nécessité de la création d'un état palestinien avec pour capitale, la ville d' Al Qods.
Au chapitre du bilan Malaisien à la présidence de la conférence, il a énuméré l'initiative du forum économique mondiale islamique, une version identique du forum de Davos, la promotion de la transparence conformément aux recommandations de Kuala Lumpur entre autres actions de diplomatie et de concertation pour sauvegarder les valeurs de l'OCI.
Pour passer le témoin, il aura à l'endroit du Sénégal ceci « Le Sénégal va assumer un leadership efficace et dynamique de l'Organisation de la Conférence Islamique (OCI).
La promotion des valeurs musulmanes en réponse à l'Islamophobie
Une fois installé au présidium Cheikh Tidiane Gadio, le tout nouveau président de la conférence des ministres à d'abord permis au secrétaire général de l'OCI, le turc Ekmelledin Ihsanoglu de saluer les efforts louables de la Malaisie à la tête de l'organisation et se réjouir de la prise du relais par le Sénégal, un pays phare d'Afrique et de la Ummah.
Le Secrétaire Général de l'OCI a surtout salué l'initiative sénégalaise de la création du 1er forum des ONG musulmans et le forum de la science et de la technologie en Afrique. Mais c'est surtout l'esprit de solidarité au sein de la Ummah qui s'est traduit par la conférence des donateurs pour le Niger avec une somme de 350 millions de dollars, tout comme l'aide à apporter au secteur du coton musulman qui ont le plus attiré son attention.
L'adoption du premier rapport de l'OCI sur l'islamophobie, qui traite d'un certain nombre de développements négatifs sur l'Islam en occident, sera au coeur des travaux des ministres. Cela devrait permettre à la Ummah d'apporter une réponse franche, sereine et fort tolérante aux mouvements radicaux qui ternissent son image dans le monde.
C'est la mission déjà que voudrait s'assigner le Sénégal à la tête de l'OCI en créant une action islamique commune envers les populations de la Ummah, en renforçant la crédibilité de l'OCI, mais surtout en assurant son mandat au nom du groupe africain de l'OCI.
En raison d'un retard connu dans la rédaction des documents de synthèse des travaux des hauts fonctionnaires, les ministres des affaires étrangères entameront le hui clos mardi autour de l'ordre du jour suivant : l'examen du rapport des hauts fonctionnaires, la question de la charte, du communiqué final et des résolutions.
Les travaux des ministres devront prendre fin dans l'après-midi de mardi avant que les chefs d'Etats et de gouvernements n'entrent dans la danse pour la grande messe de l'OCI.