Maputo — Le président du Mozambique Emilio Armando Guebuza a présidé l'ouverture de la 8ème biennale de l'ADEA à Maputo autour du thème « Au-delà de l'éducation primaire : Défis et approches pour étendre les opportunités d'apprentissages »
Après Libreville, la capitale du Gabon, il y a deux ans, c'est au tour de la « cité des acacias », capitale de la « Perle des Indes » d'abriter ce forum de l'éducation qui rassemble tous les deux ans, tous les acteurs africains et étrangers du secteur de l'éducation : gouvernements, experts, organisations non gouvernementales, institutions onusiennes, bailleurs de fonds , etc..... autour des enjeux de l'Education du moment sur le continent.
600 participants, 60 ministres de l'Education
Pour sa huitième édition depuis son existence il y'a de cela 20 ans, l'Association pour le Développement de l'Education en Afrique (ADEA) a tenu à organiser une biennale digne de deux décennies d'existence. C'est ainsi que la réunion de Maputo, présidé par le chef de l'Etat mozambicain, le premier ministre tanzanien et le ministre algérien de l'éducation , représentant respectivement leur chef d'Etat empêchés, aura battu tous les records de participations permettant à ce plus grand rendez-vous de l'éducation sur le continent d'atteindre un nouveau cap. Ils sont 600 délégués provenant des 4 coins du monde à se pencher sur le thème de cette année dont 60 ministres de l'Education, de l'alphabétisation et de la formation professionnelle ou encore de l'enseignement supérieur. Et ils étaient quasiment tous présents dans la grande salle du centre de conférence international de Maputo à l'occasion de la cérémonie d'ouverture officielle.
Une occasion saisie par les nombreux orateurs dont le ministre de l'éducation du Mozambique, le premier ministre tanzanien Peter Mizengo au nom du président en exercice de l'Union africaine, Jakaya Kikwete, le directeur général de l'Unesco, le japonais Koïchiro Matsuura, les représentants des institutions tels la BAD, la Banque Mondiale, le Forum Africain des femmes pour l'éducation (Fawe), tout comme le Président de l'ADEA, Dzingai Mutumbuka, pour saluer la pertinence et l'intérêt de cette rencontre biennale.
Le thème de cette année, « Au-delà de l'éducation primaire : Défis et approches pour étendre les opportunités d'apprentissages » , selon les principaux intervenants, est une question cruciale pour l'Afrique. Ils ont tous pointé du doigts les carences des systèmes éducatifs africains entre le manque d'infrastructures, d'enseignants de qualité, la vétusté des programmes d'enseignements, les sureffectifs et l'absence de volonté politique réelle pour atteindre le huitième point des objectifs du millenaire pour le developpement, à savoir une éducation de qualité pour tous les enfants du continent en âge d'apprendre.
De la nécessité de refonder notre éducation
Ainsi durant 4 jours, l'opportunité sera offerte aux professionnels de l'éducation de confronter leurs idées et expériences, en mutualisant leur savoir pour tracer le meilleur canevas d'éducation post primaire pour le continent africain
Ainsi plus de 120 résultats d'études et de recherches autour de la thématique post-primaire, provenant de chercheurs d'Instituts, d'universités et d'organisations de la société civiles, ont déjà été produites. Une véritable plus value pour le processus d'évaluation, d'introspection, d'apprentissage et de développement d'une action efficace au profit de l'enseignement en Afrique.
Pour sa sixième biennale sur le continent, après les deux premières en Europe, l'ADEA célèbre ses 20 années d'existence, et s'implante désormais sur le continent. Une autre nouveauté de la rencontre de Maputo est la participation pour la première fois des pays de l'Afrique du Nord comme l'Algérie, la Maroc, la Tunisie et l'Egypte. Que dire de l'élargissement de la collaboration entre elle et l'Union Africaine ?
Ce qui amène la présidente du Bureau des ministres africains de l'ADEA en appeler à l'ère de l'économie des savoirs, à « une refondation de nos systèmes éducatifs, si nous voulons combler les fossés qui les séparent des systèmes éducatifs, plus performants, d'autres continents. Il ne s'agit nullement d'une forme d'afro pessimisme, mais d'une invite à un engagement volontariste pour relever les défis que pose l'éducation en Afrique. »
C'est à cela que devront s'atteler dans les heures qui suivent les différents participants aux ateliers notamment ceux du premier jour autour de l'Evaluation de l'Education pour Tous (EPT) en Afrique, du rapport Dakar +7, et celui sur l' expansion de l'éducation post-primaire en Asie de l'Est.
La réforme en profondeur de l'ensemble du secteur de l'éducation de base qu'appelaient de leurs voeux l'Unesco, la Banque Mondiale, l'ADEA, certains gouvernements et autres partenaires aux développment devrait trouver une oreille attentive et occuper une place de choix dans les travaux de cette 8ème biennale de l'ADEA qui se tient à Maputo jusqu'au 9 mai.