Maputo — Les 43èmes assemblées annuelles du groupe de la Banque Africaine de Développement se sont ouvertes ce matin à Maputo au Mozambique  en présence des présidents Emilio Armando Guebuza du Mozambique et Denis Sassou Nguesso du Congo.

La grande salle du centre international de conférence Joaquim Chissano de Maputo s'est révélée trop exigu pour contenir les 1500 délégués venus d'un peu partout  pour assister aux travaux des assemblées annuelles du groupe de la BAD, certains délégués suivant les travaux à partir d'autres salles aménagées. Il était d'abord revenu au maire de Maputo de souhaiter la bienvenue aux participants, ministres, gouverneurs de banques, bailleurs de fonds, journalistes et autres partenaires de la BAD avant que n'interviennent les 4 autres orateurs de la cérémonie officielle notamment les deux chefs d'états. Ils ont tous unanimement, salué l'hospitalité de la ville de Maputo et de ses habitants avant que les autorités locales ne signifient leur honneur et plaisir à accueillir tout ce beau monde dans cette « perle des Indes » qu'est le Mozambique.

De nouvelles menaces qui assaillent le continent …….

L'ouverture officielle des 43èmes assemblées annuelles a été l'occasion pour les différents intervenants de dresser la situation économique du continent africain rendue difficiles de nos jours par de nouvelles menaces qui risquent de menacer la quiétude du continent. Il s'agit notamment de la hausse des cours du pétrole dont le prix du baril a dépassé ce matin la barre fatidique des 125 dollars US, celle des denrées de premières nécessités notamment le riz, le maïs, la viande entre autres problèmes liés à une urbanisation galopante de nos villes due à un dépeuplement des campagnes. Ce qui amène le président du conseil des gouverneurs à parler « d'un impact négatif dans la dynamique des économies africaines» transformables toutefois en opportunités si « L'Afrique parvient à augmenter les niveaux de productions locales ».

Le Président de la BAD, Donald Kaberuka identifie ces nouvelles menaces entre la crise alimentaire, la crise énergétique, l'accélération des effets du changement climatique sur les systèmes agricoles entre autres.

L'occasion alors pour lui également de voir une note d'espoir pour l'Afrique en ces termes « Si nous soutenons nos paysans comme il convient, nous leur donnerons peut être la chance qu'ils attendent pour transformer leur exploitation agricole, petite ou grande, en une activité commerciale viable ». Il s'en convaincra en offrant à son auditoire le bel exemple du Vietnam qui il y a quelques années offraient comme l'Afrique, le triste spectacle des « boat people » et qui aujourd'hui trône en tête des meilleurs pays exportateurs de riz et de café grâce à une croissance à deux chiffre soutenue.

La BAD, élément moteur pour préserver l'Afrique

C'est quasiment ce qui ressort des différentes interventions lors de cette cérémonie d'ouverture. Autant son président Donald Kaberuka pense que « l'Afrique a besoin d'une banque de développement solide, qui soit plus qu'un simple vecteur de l'aide » autant il ne pense pas moins que la BAD « devrait mériter » ce statut en tendant vers des résultats tangibles dans le processus de développement et de prospérité économique du continent.

Et pour ce faire le seul moyen ou du moins le principal raccourci pourrait venir de nos campagnes. C'est ce que semble dire le premier des mozambicains, le président Emilio Armando Guebuza « Le développement doit commencer et finir par les zones rurales, il faut faire des zones rurales le socle de la planification du développement ». Une sorte d'incitation au retour à la terre face au dépeuplement des campagnes.

Selon le successeur de Joaquim Chissano à la tête du Mozambique, également présent dans la salle, « La Bad a un rôle à jouer en tant qu'interlocuteur financier et expert de la situation politique, économique et social du Mozambique » voire par delà du continent.

C'est peut être ce statut que la Banque Africaine de Développement entend maintenir dans sa vision prospective du continent en s'intéressant à la fois aux questions d'énergie, d'éducation, d'agriculture, d'urbanisme bref au futur de l'Afrique.

Deux jours auparavant les experts des 77 pays membres, y compris ceux du dernier venu, la Turquie se sont penchés sur les questions africaines cruciales de l'heure.

Les assemblées annuelles de la BAD 2008 à Maputo prennent fin ce jeudi