Le sénateur Jean-Pierre Bemba, ancien vice-président de la République démocratique du Congo (RDC), a été arrêté samedi en Belgique au nom de la Cour pénale internationale (CPI).
Il est « accusé de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre » commis en République centrafricaine (RCA), selon un communiqué du Procureur de la CPI, l'Argentin Luis Moreno-Ocampo.
Bemba, 45 ans, est un ancien chef de guerre qui a renoncé à la lutte armée pour faire partie de l'opposition civile.
Candidat malheureux à l'élection présidentielle de 2006, il est par la suite élu sénateur de Kinshasa, son fief politique. Le leader du Mouvement de Libération du Congo (MLC) s'exile au Portugal en avril 2007 après l'éclatement de combats entre sa garde et des éléments de l'armée congolaise venus les désarmer.
Les faits qui lui sont reprochés par la CPI remontent à 2002 et 2003, lorsque les forces du MLC répondent à l'appel de l'ancien président centrafricain Ange Félix Patassé pour combattre la rébellion menée par l'actuel président, François Bozizé.
Selon le quotidien kinois La Prospérité, Bemba était pressenti par de nombreux observateurs comme le candidat probable au poste de Porte-parole de l'opposition congolaise.
Il devra désormais répondre de deux chefs d'accusation de crime contre l'humanité, et quatre chefs de crime de guerre. Parmi ceux-ci: le viol, la torture, l'atteinte à la dignité de la personne, et les pillages.
Bemba est la première personne à faire l'objet d'un mandat d'arrêt dans le cadre du conflit en RCA, selon la CPI.
« Cette arrestation est le fruit d'une opération complexe et bien planifiée », a déclaré Moreno-Ocampo.
La RCA et la RDC ont toutes les deux ratifié le Traité de Rome, qui établit la CPI.