Afrique: Crise alimentaire - Oxfam appelle à des changements radicaux

3 Juin 2008

Dakar — La communauté internationale doit mettre en place un plan global pour to résoudre la question de la hausse des prix des produits alimentaires a souligné l’agence internationale Oxfam à la veille de la réunion de la FAO qui s’est ouverte aujourd’hui. Les leaders politiques se sont reunissent à Rome pour trouver des solutions à la crise alimentaire qui frappe de nombreux pays.

" Nous constatons l'impact négatif de la hausse des prix des produits alimentaires sur les populations les plus pauvres sont celles qui consacrent quelque fois plus de la moitié de leurs revenus aux produits alimentaires,” souligne un communiqué recu aujourd'hui à Dakar. “C’est un énorme défi pour la communauté internationale, mais aussi une opportunité pour des réformes de fond“, note l'organisation.

Selon les estimations d’Oxfam, il faudrait pas moins de 14,5 milliards de dollars pour porter assister les personnes menacées par la hausse des prix des produits alimentaires. Selon l’organisation humanitaire, cette somme est dérisoire comparée aux mille milliards de dollars  investis dans les systèmes financiers par la Réserve fédérale américaine et la Banque centrale européenne au cours des mois passés.

Oxfam estime que l’aide annuelle a l’agriculture qui est de 4 milliards de dollars est insuffisante comparée aux 125 milliards de dollars que les pays riches ont accordés à leurs agriculteurs en 2006. En outre, l’aide à l’agriculture à sérieusement baisse entre 1980 et 2005.

Que faire ? La réponse doit aller au-delà de l’aide humanitaire. Les gouvernements et les donateurs doivent mettre en place des mécanismes de protection sociale pour aider les plus démunis ;  garantir des revenus minimums, distribuer des semences et des engrais gratuitement ou encore la réduire la Taxe sur la Valeur Ajoutée.

Ces changements devront être accompagnés par de mesures vigoureuses au niveau politique. La production de biocarburants devra être revisitée pour éviter qu’elle n’ait de conséquences inflationnistes. La production de biocarburants représente en effet jusqu'à 30% de la hausse des prix des carburants selon certaines estimations.

La crise doit aussi permettre une reforme du système d’aide. L’aide accordée doit venir en cash pour permettre des achats locaux, au lieu d’être envoyée de l’extérieur. L’OCDE a montréque cela permettrait de disposer d’un montant supplémentaire de $750 millions de dollars chaque année.

“Les montants énormes dépenses pour prévenir la crise financière montrent ce qui est possible quand il y a une volonté politique. Le coût de l’échec ne va pas seulement se mesurer en termes de vies perdues, mais aussi en termes de crédibilité,” a déclaré la directrice de Oxfam Mme Barbara Stocking.

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