Dakar — Les accords de cessation des hostilités signés à Djibouti entre le gouvernement et l'opposition en conflit depuis plusieurs années marqueront-ils le retour de la paix définitive en Somalie ? Certains chefs rebelles rejettent déjà ses accords.
C'est une page d'histoire de la corne de l'Afrique qui s'écrivait aux larges du Djibouti lorsque les frères ennemis somaliens décidaient de mettre fin à plusieurs années d'instabilité politique. Ils ont paraphé des accords de cessation des hostilités sous l'égide de l'ONU et le concours du pays frère et ami du Djibouti.
Le gouvernement somalien et la coalition de l'opposition islamiste ont signé ces accords pour mettre fin à 17 années de guerre civile qui ont plongé ce pays dans une instabilité chronique.
Ces accords ont été signés par le premier ministre somalien Nur Hassan Hussein qui representait le gouvernement somalien tandis que l'opposition était representée par Cheikh Sharif Sheikh Sharif Ahmed de l'Alliance pour une nouvelle Libération de la Somalie (Islamiste) et un ancien président du parlement somalien.
La cessation des hostilités prendra effets à compter d'un délai de 30 jours depuis la date de signature et "sera approuvée pour une période initiale de 90 jours, renouvelable".
Selon les termes de l'accord l'ONU devra déployer dans les 120 jours qui suivent, une force de surveillance et de stabilisation composée de plusieurs pays proches de la Somalie en termes de relations bilatérales sauf ses voisins immédiats notamment l'Ethiopie, souvent accusé de partie pris dans le conflit somalien.
Les soldats donc de l'ONU prendront leurs quartiers à la place des soldats éthiopiens qui soutenaient le gouvernement. Les partis d'opposition devront mettre fin à toute activité de subversion et de violence sur l'etendue du territoire mais surtout prendre leur distance avec tout groupe armé n'adhérant pas à ces accords.
Ces accords de cessation des hostilités ne font toutefois pas encore l'unanimité dans le pays car à peine ont-ils été signés qu'une frange de l'opposition les dénoncent. Ainsi Cheikh Hassan Dahir Aweys, un des chefs islamistes et dissident de l'ARS, dénonce un accord obscur et promet de continuer à combattre les "ennemis d'Allah" pour libérer la Somalie.
La Somalie connaît une instabilité depuis 1991 avec des affrontements entre forces rebelles islamistes et les forces gouvernementales qui ont fait plusieurs centaines de milliers de morts.
Le représentant spécial de l'ONU pour la Somalie, le Mauritanien Amehdou Ould Abdallah n'est pas encore au bout de ses peines car il devra continuer à négocier et faire asseoir à la table des accords la faction rebelle des islamistes non signataire de ces "accords de l'espoir".