Zimbabwe: Jour de vote pour le second tour - choisir entre Mugabe et...Mugabe

27 Juin 2008

Dakar — Les Zimbabwéens se sont rendus aux urnes vendredi pour les besoins du second tour de la présidentielle sur fond de polémiques un peu partout dans le monde après le retrait de la candidature de l'opposant Morgan Tsvangirai.

Trois mois donc après le premier tour du 29 mars, des millions d'électeurs zimbabwéens retournent aux urnes pour plébisciter le père de l'indépendance Robert Mugabe, seul candidat au second tour.

Une élection qui sera suivie de très près par la communauté internationale qui craint toujours des représailles dans le camp de l'opposition dont les militants pourraient être obligés à se rendre dans les bureaux de vote.

Le leader de l'opposition a confié à l'AFP à sa sortie de prison que près de 200.000 personnes avaient été déplacées, plus d'une centaine de ses militants tués, et plusieurs milliers blessés, depuis le premier tour.

Il s'est toutefois senti dans l'obligation morale d'appeler ses partisans à aller voter pour sauver leur intégrité physique et ne pas soulever l'ire des partisans de Mugabe susceptibles de réprimander tout boycott.

Lors du premier tour, l'opposition avait obtenu la majorité à la chambre des députés et son principal candidat, Morgan Tsvangirai, était arrivé en tête du scrutin avec 47,9 % des suffrages exprimés, sans obtenir toutefois la majorité.

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Il s'en était suivi une longue période de blocage électoral qui retarda la publication officielle des résultats.

La plupart des pays du monde ont condamné les agissements du pouvoir zimbabwéen et appelé certains pour la formation d'un gouvernement d'union nationale et de réconciliation, et pour d'autres, au report sine die du second tour. C'était sans compter avec la volonté de l'ancien vétéran de guerre Robert Mugabe, décidé à obtenir de son peuple un nouveau mandat électif.

La communauté internationale, au premier rang de laquelle on compte l'ONU, l'Union africaine, la SADC et d'autres organisations non-gouvernementales, entend obliger le président Mugabe, au pouvoir depuis l'indépendance en 1980, à une politique d'ouverture et de réconciliation vis à vis de son opposition.

Pour ce second tour à un seul candidat les résultats devraient tendre vers un plébiscite du plus vieux président d'Afrique, hier héros de l'indépendance et aujourd'hui perçu, pour le moins du dehors, comme l'homme de toutes les difficultés du Zimbabwe.

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