Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a accusé lundi le président soudanais Omar al-Bashir de génocide et de crimes de guerre lors du conflit en cours au Darfour.
Dans un communiqué de presse rendu public le même jour, l'Argentin Luis Moreno-Ocampo affirme avoir obtenu, au terme d'une enquête de trois ans mandatée par l'ONU, « des motifs raisonnables de croire qu'Omar Hassan Ahmad AL BASHIR doit répondre pénalement de 10 chefs d'accusation pour génocide, crime contre l'humanité et crime de guerre ».
Il ajoute par ailleurs que le chef de l'Etat soudanais « a échafaudé et exécuté un plan visant à détruire » certaines populations « en raison de leur origine ethnique ».
Reste donc à la chambre d'accusation de déterminer si un mandat d'arrêt international peut être délivré, surtout que le Soudan n'a pas ratifié le Statut de Rome, qui établit la CPI.
Durant le weekend des manifestants ont marché dans les rues de la capitale soudanaise, Khartoum, pour marquer leur solidarité envers le président Bashir.
De l'avis de plusieurs observateurs, un éventuel mandat d'arrêt pourrait embraser davantage la situation au Darfour, où l'insécurité persiste à ce jour, notamment pour les réfugiés et les personnes déplacées.