Le gouvernement sud-africain, appuyé par la Chine, tente de persuader le Conseil de sécurité de l'ONU de suspendre la procédure initiée à l'encontre du président soudanais Omar al-Bashir à la Cour pénale internationale (CPI).
Il y a deux semaines, le procureur de la CPI avait demandé la délivrance d'un mandat d'arrêt contre al-Bashir, qu'il accuse de génocide et de crimes de guerre au Darfour.
Le gouvernement américain a pour sa part indiqué que même s'il s'oppose à la requête de l'Afrique du Sud, Washington pourrait user de son influence pour soutenir l'effort sud-africain si le gouvernement soudanais fait des concessions visant à ramener la paix dans la région.
S'exprimant à l'issue de consultations du Conseil de sécurité à New York lundi, le représentant des États-Unis à l'ONU, Zalmay Khalilzad, a déclaré que l'Afrique du Sud, appuyée par la Chine et d'autres pays, s'efforce d'obtenir un report des poursuites contre Bashir soit inscrite dans un projet de résolution visant à proroger le mandat de la mission de l'ONU au Darfour (Minuad).
Selon le Traité de Rome qui a établi la CPI, le Conseil de sécurité a le pouvoir de surseoir l'enquête de la CPI pour une durée d'un an.
Le vice-ministre sud-africain des Affaires étrangères, Aziz Pahad, a déclaré dimanche qu'il espérait que le Conseil de sécurité allait « examiner très sérieusement » l'avis du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (UA), ainsi que celui de la Ligue arabe, qui estiment qu'un mandat d'arrêt pourrait compromettre les efforts de paix au Darfour.
Pahad a ajouté que la question méritait d'être traitée par le communauté internationale d'une manière qui « ne porte pas atteinte à la CPI dans la lutte contre l'impunité » tout en maintenant les yeux fixés sur la réconciliation.
A noter que les consultations en vue d'un éventuel prolongement du mandat de la MINUAD se tiennent actuellement au Conseil de sécurité.