Washington — Les gouvernements libyen et américain ont signé jeudi à Tripoli, la capitale libyenne, un régime de compensations mutuelles envers les familles des victimes d'actes de terrorisme de part et d'autre.
Selon les termes de l'accord repris par plusieurs organes de presse, la Libye consent à verser aux familles des victimes américaines une compensation financière en échange d'une immunité contre toutes poursuites à l'avenir.
Les dispositions prises envers les familles des victimes libyennes n'ont pas encore été rendues publiques.
Les événements concernés par cet accord remontent à 1986, lorsqu'un avion de la compagnie PanAm est pulvérisé en plein air dans le ciel écossais, avec à son bord de nombreux Américains. Washington accuse Tripoli, et en guise de représailles les Américains bombardent certaines localités libyennes, faisant aussi plusieurs victimes, dont l'une des filles du Guide Mouammar al-Kadhafi.
S'en suit alors une escalade dans la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays initiée au début des années 80, et qui durera plus d'un quart de siècle.
La première décrispation intervient en 2003, quand la Libye annonce le démantèlement volontaire de son programme nucléaire. Puis intervient une levée de l'interdiction de voyages vers Tripoli pour les citoyens américains, et par la suite Washington retire la Libye de sa liste des Etats qui « sponsorisent le terrorisme ».
L'accord du jeudi 14 août constitue ainsi une étape cruciale dans le processus de normalisation des relations entre la Libye et les Etats-Unis, dont le couronnement pourrait intervenir sous peu, avec une éventuelle visite de la Secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, et peut-être même du président George W. Bush.
Selon l'agence d'informations libyenne JANA, un haut émissaire américain aurait transmis la veille à Kadhafi une lettre de Bush, dans laquelle ce dernier aurait exprimé sa « satisfaction » sur le parcours des relations entre leurs deux pays.